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Economie

L’Enquête du jeudi : Les prix en hausse sur les marchés, des tarifs de transport aussi

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Plus que jamais, plane sur le District d’Abidjan, principale zone de propagation du Coronavirus en Côte d’Ivoire, qui du reste rentre en isolement dès ce soir, une réelle menace de confinement des abidjanais. Du fait surtout de l’augmentation continue du nombre des personnes contaminées (80 personnes  à ce jour). Pour l’avoir pressenti depuis quelques semaines déjà, nombre d’entre eux avaient commencé à faire leurs provisions en vivres notamment de première nécessité. De sorte à ne manquer de rien au cas ou le confinement sera décidé par les pouvoirs publics et  quel que soit le temps qu’il durera. Toutefois, cette anticipation a donné l’occasion à certains commerçants et transporteurs de procéder à une majoration des prix de leurs produits et des tarifs de leurs courses.  Un fait qui entraine au quotidien les plaintes de la population. Tant ces augmentations persistent en dépit des mises en garde des autorités en charge du contrôle des prix, assorties de menaces de sanctions.
Les prix des produits de consommation courante ont donc pris l’ascenseur ici et là. Et la constatation que nous avons faite sur le terrain dans la journée du 25 mars, est  que ce sont les prix des produits afférents à la lutte contre la progression du COVID 19, qui connaissent des flambées explosives. 
Reconvertie en revendeuse de cache-nez aux abords de la mairie d’Abobo, avant la reprise des cours, suspendus pour un mois depuis le 17 mars dernier, une jeune élève de la classe de 5eme, nous fait des révélations . Elle affirme que par le passé, le paquet de 50 cache-nez coûtait 1 500 Fcfa. Mais le prix, selon elle, a connu une hausse remarquable depuis l’avènement du COVID 19. Et sa mère, qui finance l’activité, achète le même paquet avec la même quantité de cache-nez, au marché Gouro dans la commune d’Adjame, entre 10 et 15 000 Fcfa, indique la petite fille. Qui fait ce commerce aidée de ses deux frères et sœurs.  Elle vend l’unité du cache-nez à 500 F contre 100 F par le passé..  Ces commerçants de circonstance s’en sortent  à bon compte. Ils arrivent à écouler 2 paquets par jour quand tout va pour le mieux. Dans le cas contraire, c’est moins d’un paquet. 
Dame Aicha, vendeuse ambulante de gants et cache-nez, dans la périphérie de la mairie d’Abobo, confirme que les prix des cache-nez ont exagérément augmenté. Plus grave, ces prix selon elle augmentent de jour en jour, au grand marché d’Abobo, où elle se ravitaille. 
Le prix du paquet contenant 100 unités de la qualité que cette vendeuse commercialise (celui sur lequel est fixé un bout de fer), selon ses propos était par le passé entre 3 500 Fcfa et 5 000 Fcfa. Il oscille depuis l’avènement du COVID 19 entre 12 et 15 000 Fcfa. Elle revend l’unité à 300 Fcfa, alors qu’il ne coutait que 50 Fcfa, puis 100 Fcfa par la suite. 
Au même endroit, nous avons également échangé avec une dame se prénommant Miriam. Nous l’avons trouvé en pleine discussion avec quelqu’un qui voulait un tube de gel hydro alcoolique à 300 Fcfa. Alors qu’elle le  proposait à 500 Fcfa. La jeune dame rejette la faute sur les grossistes. Qui, selon elle, ont augmenté les prix. Ainsi, le gel qui valait 1 000 Fcfa est passé à 3 000 Fcfa. 2 500 Fcfa dans le meilleur des cas. 
 
Le  riz, la viande et autres, subissent aussi des majorations  
 
Les produits maraichers ont aussi subi les effets pervers de l’avènement du COVID 19. Pratiquement dans les mêmes proportions que les cache-nez, les gels et les gants. Si l’on s’en tient aux témoignages de dame Korotoum, vendeuse de tomate, de gombo, piment, ainsi que d’ail et de carotte au marché d’Akeikoi-extension dans la commune d’Abobo. Elle dit se ravitailler au marché Gouro à Adjame. 
Elle nous a confié que le carton de tomate qu’elle a pris l’habitude d’acheter à 10 000 Fcfa est vendu présentement entre 15 et 17 000 Fcfa. Le coût du panier du même produit est passé de 16 à 24 000 Fcfa. 
Quant au panier de gombo frais, il est passé de  10 000 à 12 000 Fcfa. 
S’agissant du piment, dame Korotoum a soutenu que le coût d’un seau est de 3 500 Fcfa, contre 2 500 Fcfa, il y a quelques semaines de cela.  
La carotte et l’ail n’ont pas échappé à la situation. Ainsi, selon les informations qui émanent de cette vendeuse, le prix du sachet de carotte a presque doublé. Passant de 600 Fcfa à 1 000 Fcfa. Pour ce qui concerne l’ail, le carton de 5 Kg, qui était à 8 000 Fcfa, varie désormais entre 15 000 et 17 000 Fcfa.  
La belle-sœur de Korotoum, qui commercialise du poisson congelé, ainsi que de l’huile ne sait où donner de la tête. Le Carton de maquereau congelé qu’elle achetait à 14 000 Fcfa a connu une augmentation spectaculaire. Et se situe à 22 000 Fcfa. Idem pour le carton d’huile Dinor de 6 bouteilles de 1,5 litre. De 7 500 Fcfa, il se retrouve à 8 500 f.   
Elle a décidé de stopper son commerce. Dans l’espoir que les prix vont enregistrer des baisses.  Confronté aux mêmes aléas que la belle-sœur de Korotoum, Sylla Cheick, vendeur de viande bœuf au marché d’Akeikoi-extension, ne fait pas machine arrière pour autant. Le Kg de viande de bœuf qu’il achetait à 1 900 FCfa à l’abattoir de Port-Bouet, connait une hausse. Il révèle que, le coût est monté à 2 150 Fcfa. Le boucher dit être obligé de revendre la viande à 2 300 Fcfa le Kg. A cause des frais de transport qu’il doit ajouter au nouveau prix du Kg. Il  précise également que c’est pour garder sa clientèle qu’il agit de la sorte. Sinon il aurait pu fixer le prix à 2 400 Fcfa voire 2 500 Fcfa comme d’autres bouchers le font en ce moment.  
Le coût du transport évoqué par Sylla, selon Kousso Beda, ménagère vivant à Abobo, est un faux prétexte avancé par les commerçants pour justifier leurs augmentations.  Un fait qu’elle assimile à du vol tout simplement. Pour elle, ni le COVID 19 ou des frais de transport ne peuvent justifier ces augmentations. Elle révèle avoir acheté un sac de riz de luxe de 25 Kg la semaine dernière, à 11 500 Fcfa. Alors qu’elle avait l’habitude de l’acquérir, depuis plusieurs mois,  chez le même vendeur à 10 900 Fcfa.  Le boutiquier lui aurait aussi évoqué le prétexte de transport. Que Kousso dit avoir rejeté du revers de la main. 
Pour elle, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’une bonne frange de commerçants se cache derrière l’avènement du COVID 19 pour faire de la surenchère. Le gouvernement, pour la ménagère, doit prendre des mesures idoines contre.  
 
               Gel, gant et cache nez plus chers à Yopougon
 
A Yopougon, la situation semble différente. C’est qu’ici des responsables des grandes surfaces, et des marchés ont choisi de ne pas majorer les prix des denrées alimentaires. Ainsi, on peut toujours avoir le sac de riz de 25 kg à 9500 F,12000 F, 13000 F, le sac de 1kg à 500 F voire 600 F, le riz local, le riz étuvé(Malo oussou) et autres à 400 F le kg. 
Dans plusieurs boutiques nous avons constaté que le sac de riz de 25 kg et 50 kg étaient pratiquement introuvables. Celui de 22.5kg était proposé aux clients.
En ce qui concerne  l’huile de table, la bouteille de 1litre coûte toujours 1000 F en boutique et  950F dans les supermarchés.
 Par contre, il n’en est pas de même avec les produits désinfectants des mains et de protection notamment. Les gels hydro alcoolique, gants, cache-nez, dont on peut se procurer auprès des particuliers. Les prix du gel varient entre 500F, 1000F, 2500F et 3000 F selon le format. Alors qu’ils de 200 F, 800 F, 1000 F et 1500 F avant le déclenchement de la maladie à Coronavirus
La paire de gant est à 200 F, le paquet de 100 à 10.000 F, et  l’unité de cache nez de 500F à 1000 F et le paquet souvent à 10.000 F. Il faut préciser que les  prix changent  selon les revendeurs.
La majorité des vendeuses de cache-nez et autres se plaignent de  ce que la plupart des passants et des commerçants des marchés ne respectent pas les règles  d’hygiène pour faire front  contre le  Covid 19, bien qu’ils aient reçu la visite du ministre de la santé Aka Aouélé pourtant venu le leur conseiller vivement dans  leurs marchés. Le paradoxe est que,  eux- mêmes qui vendent ces objets de protection, n’en font pas usage, non plus
 
 
 
                              Des tarifs de transport en hausse
 
Il est clair que des transporteurs profitent bien  de la situation pour tenter de gagner un peu plus.  En refusant  comme le leur exigent pourtant  les pouvoirs publics, le respect des tarifs ordinaires d’une commune à une autre. Avec pas plus de trois passagers à bord de leurs véhicules.
Nous avons vécu ce non- respect des tarifs de transport le mardi 24 mars au cours de la matinée, dans un point de rassemblement de passagers à Koumassi- Remblais, avec pour destination Adjamé ( 220 logements).
Ces conducteurs de taxis inter communaux  justifient cette augmentation tarifaire de 500F à 700 F  par le fait qu’il leur est désormais recommandé  de n’embarquer que trois passagers ( deux sur la banquette arrière et un à côté du chauffeur), conformément aux mesures  nécessaires à la lutte, contre la propagation du Covid29. «  Nous sommes de simples conducteurs qui devront rendre compte le soir à nos propriétaires. S’il y a un passager manquant à l’arrière, comment combler ce vide ? C’est un véritable manque à gagner. Les autorités qui ont pris cette décision n’ont rien prévu pour nous dédommager. Désormais chacun des trois passagers de Koumassi –Remblais à Adjamé devra payer 700 F CFA pour le transport. C’est à prendre ou laisser »  explique ce chauffeur à la cinquantaine révolue qui n’a pas voulu décliner son identité.
N’ayant pas le choix, les trois passagers se sont conformés à ‘’ cette nouvelle règle’’ digne d’une escroquerie.
Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec les responsables du patronat des transporteurs n’ont pas abouti. Idem pour le service de communication du ministère des Transports. C’est le lieu d’interpeller ledit ministère sur ces cas flagrants. Des agents de contrôle en liaison avec  la police municipale devraient être mis en mission dans toutes gares routières et les têtes de stationnement de véhicules de transports, pour veiller au respect des tarifs de transport. 
Car la réduction du nombre de voyageurs dans les véhicules de transports en commun (inter-communaux en particulier) dans la noble optique de stopper la propagation de la pandémie ne devrait nullement donner l’occasion à certains conducteurs de s’adonner à des augmentations qui ne se justifient d’ailleurs pas. Puisqu’aucun communiqué de leur tutelle ne le mentionne.
Jérémy Junior, I. Sékou Koné, Hugues Yédoh



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