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Point de vue : Qui brûle nos marchés ?

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Hypothèse récurrente : les multiples incendies que les marchés ivoiriens ont jusqu’ici enregistrés, sont le fait des acteurs qui animent eux- mêmes au quotidien, ces espaces économiques. Pyromanes inconscients et surtout qui s’ignorent comme tel, toujours prompts à faire peser de lourds soupçons  sur des auteurs  imaginaires. Lesquels seraient plutôt jaloux de leurs commerces, régulièrement bien achalandés et générateurs de profits non négligeables. Ce prétendu coupable jamais retrouvé, mais  dont la désignation  a constamment fertilisé les imaginations revient dans la mémoire collective, dès qu’un marché prend feu.
 
Mais, la réalité est tout autre. C’est que les incendies qui réduisent bien souvent en cendres les marchés en Côte d’Ivoire partent pour la plupart de la défectuosité des installations électriques fournissant la lumière aux commerçants ou alimentent leurs divers appareils  en énergie électrique. C’est du moins ce qui ressort généralement sinon presque toujours des premières constatations faites par les soldats du feu lorsqu’ils parviennent à circonscrire les flammes. Des installations anarchiques, frauduleuses, qui sont rarement sinon jamais le fait de techniciens compétents. Mais plutôt l’œuvre de bricoleurs patentés et autres artisans, choisis par les commerçants pour minorer les coûts de cette prestation  Des alignements désordonnés  de fils électriques, dont on se perd assez facilement sur les points de départ et de destination, sont alors réalisés sans grandes précautions. L’essentiel étant qu’ils parviennent à faire circuler l’énergie électrique, tel qu’ils le désirent. D’où cette hypothèse portant à croire que ce sont  bien les commerçants eux-mêmes qui mettent le feu au marché par ignorance. C’est bien aussi cet état de fait qui a mis en vogue, la cause du court- circuit, promptement avancé par les soldats du feu, pour expliquer l’origine des sinistres.
 
Pour autant, il est à déplorer que les enquêtes souventes fois annoncées avec un air toujours aussi déterminé par les autorités municipales visitant le champs des sinistres, pour situer les responsabilités, ainsi que les causes de  ces incendies, ne fournissent jamais de résultats qui soient connus du public. Une réalité qui fait dire par les uns et les autres, que c’est parce qu’il n’y a pas d’enquêtes véritables qui sont menées à la suite de ces incendies de marché. Peut- être par ce qu’en termes  de responsabilité, celle des mairies reste difficile à occulter. D’autant plus qu’aucun contrôle, ou une quelconque action ne sont jamais venus combattre ou réprimer ces pratiques artisanales de fournitures de courant aux échoppes et autres baraquements des commerçants. Combien de marchés ont-ils été déjà dévorés par les flammes en Côte d’Ivoire ? On aurait dit que chaque année, il faut bien qu’un de ces espaces d’échanges commerciaux disparaisse dans le feu, avec son lot de désolations et de pertes dont certains commerçants ne se remettent jamais en réalité.
 
Le marché de la Riviera Palmeraie dans la commune de Cocody est parti en fumée dans la nuit du 24 décembre dernier, causant de nombreuses pertes matérielles. Une semaine après, précisément  le 4janvier 2020, le marché de bois de Bouaké a été réduit en cendres. Plongeant ainsi de nombreux vendeurs de bois installés là depuis quatre à cinq décennies pour certains, dans une grande désolation. Depuis 1998, cela fait quatre fois que  le marché brûle à Bouaké. Ce  énième sinistre survient, alors que débutent progressivement les travaux de reconstruction à trente- neuf milliards de Fcfa du grand marché de la capitale du centre, parti en fumée voilà vingt- deux ans. Court-circuit,  pyromanie, feu involontaire, feu mal éteint aux environs  en cette période d’harmattan, qui aurait donc pris de l’ampleur pour se propager par la suite. Ou encore acte délibéré d’individus désaxés qui voudraient ainsi occasionner à travers cet autre incendie, la reconstruction du marché de bois, qui en réalité n’est qu’une partie du grand marché sinistré du chef- lieu de la région du Gbêkê.. On le voit, les causes peuvent être multiples, pour expliquer la destruction du marché de bois de Bouaké par les flammes. C’est tout dire sur le bien -fondé d’une vraie enquête  à mener à chacune des fois où un marché s’écroule sous l’effet des flammes, à travers le pays. Et dans le cas précis de ce marché de bois, il serait bienséant  de l’initier dans l’immédiat, pour situer les populations avec en prime les acteurs de cet espace commercial. Tout comme des dispositions devront être prises en vue de mettre à l’abri des flammes, le nouveau  grand marché qui arrive. Il sera le plus grand  et le plus spacieux de toute l’Afrique de l’ouest francophone. Ces dispositions devront surtout privilégier la sensibilisation des commerçants sur tous les dangers qu’incarnent  ces pratiques condamnables     que sont notamment, les branchements  frauduleux  et anarchiques de l’électricité,  les mauvaises manipulations  et conservations des bonbonnes de gaz, ainsi que les feux non ou mal éteint susceptibles de provoquer des incendies. Le tout assorti d’interdictions et de sanctions infligés aux contrevenants ou auteurs des incendies.
Moussa Ben Touré



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