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Le sort des «dreamers» devant la Cour suprême des États-Unis

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La plus haute juridiction des États-Unis se penche à partir de ce mardi sur le programme de protection de 800 000 jeunes sans-papiers, supprimé en 2017 par Donald Trump.
Depuis deux ans, Itzel Hernandez a retrouvé ce « sentiment de panique, quasi paralysant », de la peur de l’expulsion et de l’avenir incertain. La femme d’origine mexicaine, âgée de 26 ans, installée depuis ses 10 ans dans le New Jersey avec sa famille, bénéficie du programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals). Créé en 2012 par le gouvernement Obama, ce statut, leur permettant d’étudier et de travailler, a mis près de 800 000 jeunes sans-papiers arrivés enfants aux États-Unis à l’abri d’une expulsion. Mais ces dreamers, comme ils sont également appelés, vivent dans les limbes depuis septembre 2017 et la décision de Donald Trump de mettre fin au programme. Celle-ci a rapidement été bloquée par des tribunaux, saisis par des défenseurs des droits des migrants et des États démocrates. Après deux années de recours en justice, la Cour suprême des États-Unis va enfin se pencher, ce mardi, sur le sort des dreamers.
« Abus »
La décision de la plus haute instance judiciaire, à majorité conservatrice, portera sur la légalité de l’abrogation du programme par Donald Trump, l’une de ses promesses de campagne. Elle n’est pas attendue avant le printemps. « L’argument des défenseurs du DACA, c’est que le gouvernement a mis fin au programme de façon illégale et arbitraire, sans donner de raison valable, ni de préavis suffisant », explique l’avocat Muzaffar Chishti, directeur de l’antenne new-yorkaise du Migration Policy Institute, à l’École de droit de l’Université de New York. La décision de la Cour suprême « sera connue au coeur d’une campagne électorale extrêmement intense, dans laquelle la question de l’immigration sera probablement primordiale, prédit-il. Quelle que soit la décision de la Cour, vous pouvez imaginer à quel point elle contribuera à la frénésie du moment ».
Quand Barack Obama a annoncé la création du programme DACA, « c’était enfin l’espoir, après toutes ces années dans l’illégalité : la possibilité de faire des études, de passer le permis de conduire, d’avoir accès à des emplois mieux payés », reprend Itzel Hernandez, qui travaille aujourd’hui au sein du American Friends Service Committee, une organisation quaker. Avec la décision de Trump, « mon monde s’est effondré, se souvient-elle. Est-ce que je vais devoir repartir au Mexique ? Est-ce que j’ai fait tous ces efforts pour rien ? »
Le gouvernement Trump avait annoncé la suppression progressive du programme en arguant qu’Obama, en utilisant la forme du décret pour instaurer le DACA (à défaut d’avoir pu obtenir le soutien du Congrès), avait commis « un abus de pouvoir exécutif », selon Jeff Sessions, alors procureur général. « Nous ne pouvons pas accepter tous ceux qui aimeraient venir ici, c’est aussi simple que cela », avait-il justifié, laissant six mois au Congrès pour qu’il trouve une solution. Depuis ce jour, aucune nouvelle demande n’est examinée, mais les dreamers ont jusqu’ici, grâce aux recours en justice, continué à bénéficier du statut. « C’est le cas classique dans lequel les trois branches du gouvernement font tout pour ne surtout pas prendre de décision, regrette Muzaffar Chishti. Le gouvernement, le Congrès, la Justice : chacun a renvoyé la balle à l’autre. » La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a bien voté cette année une proposition de loi permettant de continuer à protéger les dreamers. Mais le Sénat, contrôlé par les républicains, semble loin de vouloir lui emboîter le pas.
« Ombre »
« Si Trump croit pouvoir nous mettre dehors, s’il croit nous faire peur et qu’on va rester les bras ballants, il se trompe », assène Juan Escalante, 30 ans et bénéficiaire du DACA. D’autant que les Américains soutiennent le programme : selon un sondage mené en 2018, 70 % d’entre eux souhaitent que les dreamers restent dans le pays. Diplômé de sciences politiques, employé par l’organisation de défense des migrants FWD.us, Juan a fui le Venezuela en 2000 avec sa famille, et vit depuis dans le sud de la Floride. « Je n’ai jamais remis les pieds au Venezuela, précise-t-il. Je n’ai pas non plus un véritable statut aux États-Unis, le pays qui m’a vu grandir depuis 20 ans et que je considère comme le mien. »
Les dreamers vivent un peu partout aux États-Unis, et sont nombreux au Texas et en Californie. L’écrasante majorité vient du Mexique (530 000), suivie de loin par les pays d’Amérique centrale, selon les données du Migration Policy Institute. « Il ne fait aucun doute que le DACA a été positif pour le pays, qu’il a permis à des gens qui vivaient auparavant dans l’ombre de contribuer à l’économie des États-Unis, affirme Itzel. Les bénéficiaires du DACA sont étudiants, docteurs, avocats, entrepreneurs. Ils aident leur famille, payent leurs impôts, font tout comme n’importe quel autre Américain. »



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