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Reportage/ Une semaine après sa mort : Un « fou » d’Arafat crée l’émeute sur le lieu de l’accident

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Près d’une semaine après la mort accidentelle de Dj Arafat, l’émotion reste toujours vive parmi les « fous » de l’artiste, communément appelés Chinois. Comme nous l’avons constaté le samedi 17 août, sur le lieu du drame puis à son domicile. Reportage.
Le samedi 17 août, l’horloge indique 9 heures 32 minutes, quand nous arrivons dans la commune de Cocody, au quartier Angré, à environ 200 mètres du carrefour ambassade de Chine, précisément à l’endroit où DJ Arafat a été victime d’un accident mortel, dans la nuit du dimanche 11 août 2019.
Premier fait qui attire l’attention : le dispositif sécuritaire déployé. Des cargos de la police nationale, notamment de la CRS I, de la CRS II et du GMI, ont été postés de part et d’autre des deux carrefours de la voie routière où a eu lieu la collision. A bord plusieurs agents de police. On note également la présence de haies en métal à d’autres endroits des carrefours.    
Ce dispositif gêne parfois la circulation, précisément les riverains qui veulent entrer et sortir à bord de leurs véhicules. Les agents de police sont amenés à soulever les haies pour les laisser.
Un poster géant de DJ Arafat trône sur le terre-plein central jouxtant le lieu de l’accident, sur lequel il est marqué ‘’En mémoire de DJ Arafat Daishikan. Une légende ne meurt jamais. Ta chine t’aimera à jamais. Adieu l’’artiste’’. Plusieurs fans y sont attroupés. Certains posent des bougies et se recueillent en faisant des prières, d’autres prennent des photos avec le poster. D’autres encore, sous le coup de l’émotion, fondent en larmes et se retirent. Preuve que bon nombre de ceux qui l’adulaient restent profondément touchés par sa mort. Yolande Moya, étudiante nous confie les larmes aux yeux : « Je suis venue rendre hommage à DJ Arafat. Depuis le lundi, je passe pour me recueillir. J’apporte des fleurs, des bougies pour ses Chinois (ses fans) pour qu’ils les allument en sa mémoire. En dehors de tout ce qu’on dit de lui, c’était un artiste au grand cœur. Nous qui avons échangé avec lui savons que c’est quelqu’un qui a la main sur le cœur. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il soit décédé. Depuis le dimanche 11 août, j’ai pratiquement fait trois jours sans manger. Mon sommeil est même troublé. Ce n’est vraiment pas facile, je n’arrive pas à croire…... ».      
Un taximan fait exploser la foule
C’est pratiquement le même sentiment d’amertume qui étreint Mme Coulibaly Korotoum, assistante de direction dans une entreprise de la place. « Je suis animée par des sentiments de tristesse depuis l’annonce de son décès. Ce matin, j’ai encore coulé des larmes en voyant son poster et tous ceux qui sont venus lui rendre hommage. Je suis venue avec ma fille, nous avons allumé une bougie et l’avons déposée sous le poster. Nous avons prié pour que Dieu le reçoive, qu’il pardonne ses péchés, et aussi que son âme repose en paix et que Dieu fortife ses proches », bredouille-t-elle, le visage marqué.
Quelques de minutes après notre entretien avec Mme Coulibaly Korotoum, nous voyons arriver deux dames, la soixantaine révolue. La première d’entre elles, après avoir reçu la bougie allumée que les fans de DJ Arafat lui ont remise, l’a déposée sous le poster, a prié et s’est retirée en fondant en larmes. La seconde a essayé de se retenir sans y parvenir.  Elle est repartie en couvrant son visage avec un pagne qu’elle avait noué à la hanche.
Aux environs de 11heures 46 minutes, arrive un taxi, dont le chauffeur répond au nom de Frédérique Kouakou. Il gare son véhicule à proximité du poster du défunt artiste. Les gens pensaient qu’il était venu chercher un client dans le coin. Et contre toute attente, il allume son poste transistor et se met à distiller un morceau d’Arafat, en l’occurrence celui intitulé ‘’Jonathan’’. Puis il ouvre les quatre portières du véhicule, en prenant soin d’augmenter le volume. Surpris et saisis par ce geste de ce « fou » d’Arafat, la plupart des mélomanes présents se ruent vers le taxi et se mettent, à leur tour, à reprendre le refrain en chœur. Et à danser frénétiquement. C’est l’hystérie !
La tension monte d’un cran quand le taximan balance le morceau ‘’Arafat, enfant béni de Dieu’’. La foule est en extase et reprend en choeur le morceau. Ces mélomanes  semblent comme consoler par cette chanson, qui leu procure un plaisir indescriptible. Quelques-uns d’entre eux, encore sous le choc, ne peuvent s’empêcher de couler des larmes. C’est le cas de Kouame Franck, mécanicien. Il a les yeux tout rouges. Après avoir essuyé ses larmes, il nous apprend qu’un autre accident a eu lieu sur la voie opposée à celle où le Pape du ‘’coupe-décalé’’ s’est tué, à quelques pas du poster.
’Un motocycliste a percuté un véhicule ce matin vers 7 heures et demi( samedi 17 août 2019, ndlr). Le motocycliste a été sérieusement touché. Fort heureusement pour lui, les pompiers sont arrivés un peu tôt pour l’évacuer ». Pendant qu’il parle, il nous montre sur le bitume le tracé qui a été fait suite à la collision.   
Le taximan nous confie, pour sa part, qu’il est venu rendre hommage à l’artiste dont les airs ont bercé son adolescence. Il a décidé d’arrêter le travail jusqu’aux funérailles de la star.
 
La compagne de l’artiste encore sous le coup
C’est dans cette ambiance que nous mettons le cap sur le domicile de l’artiste. Là-bas, l’atmosphère est différente. Les visages sont plus tristes. Nous essayons de rencontrer la fiancée du défunt, mais un proche parent laisse entendre qu’elle n’est pas disposée à parler à cause de la douleur. Il avance également qu’aucun parent n’est prêt à parler.
Le seul qui nous accorde une oreille attentive est Yacouba Sangaré, qui s’est présenté comme l’un des mécaniciens d’Arafat. « C’est l’émotion qui nous anime. Nous sommes encore sous le choc. Sa mort nous touche parce qu’’il était devenu pour nous comme un frère. Que Dieu pardonne ses péchés, lui accorde une place auprès de lui et soutienne la famille qu’il a laissée », lâche-t-il, la voix nouée par l’émotion.
Sur le coup de 14 heures 30 minutes, arrivent Abou Nidal et sa suite. Ils sont allés présenter les condoléances à la famille éplorée. Des sacs de riz, des cartons de boîtes de lait, envoyés par un camion à moitié chargé, sont été déchargés sur le champ. Selon un voisin, c’est un geste d’Abou Nidal. Il confie aussi que Siro est passé avant Abou Nidal pour réconforter la famille.
Plusieurs fans sont assis sous les 7 bâches dressées pour accueillir les visiteurs. Au nombre de ceux-ci, un jeune guinéen du nom de Tiemoko C, venu de son pays natal pour rendre hommage à Yorobo. Au moment où nous quittons les lieux, un proche laisse entendre qu’une chapelle sera montée devant le domicile pour permettre de rendre hommage à Arafat.  
 Jeremy Junior
 
 



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