Ayoka* oh oh oh……. Ato Ado!!
Il n’en parlera jamais, c’est sûr. Mais ceux qui savent ou devraient le savoir l’ont su, l’ont vu et en porteront témoignage pour longtemps encore. Il a fallu la disparition du ministre Maurice Séri Gnoléba, digne fils de Bobouo Sibouo pour que l’on découvre ce que Alassane Ouattara a fait pour l’ancien président de la fédération ivoirienne d’athlétisme et du Conseil économique et social. En digne fils, héritier de Félix Houphouët-Boigny.
A deux reprises, le Président de la République a fait évacuer l’ancien ministre du Commerce, du Plan, de l'Industrie et Ministre d'Etat en France pour des soins. Pour la troisième évacuation sanitaire en France, Séri Gnoléba, a décliné l’offre du voyage car avait-il confié, il ne pouvait supporter le voyage en raison de son état de santé.
Selon des sources familiales, dès la rechute de l’ancien ministre d’Etat d’Houphouët-Boigny, le Chef de l’Etat a ordonné son évacuation pour une prise en charge, à la polyclinique Farhat à Marcory.
Quand le Président de la République apprend le décès de cet illustre collaborateur du Président Félix Houphouët-Boigny, il envoie auprès de la famille, l’Ambassadeur itinérant Mamadi Diané. Le message d’Alassane Ouattara est simple : suivi et prise en charge de toutes les étapes des obsèques. Et il a tenu parole !
Maurice Séri Gnoléba est décédé le 1er mai dernier. Né le 11 juin 1935, de son nom véritable Bozoua Séri Gnoléba, il fut très tôt orphelin de mère dans une famille nombreuse. La vision politique de Félix Houphouët-Boigny tournée vers l’émergence des cadres ivoiriens de toutes conditions sociales va lui permettre d’être parmi l’élite de ce pays. Comme quoi, avec Houphouët-Boigny, on peut être d’une famille modeste et réussir. Toute une vision politique avant-gardiste prônant l’inclusivité sociale, avant que cette expression ne soit désormais à la mode depuis quelques années!
A la levée de corps,en raison de la visite du Président . le Chef de l’Etat était représenté par Touré Mamadou, ministre de la Jeunesse, député de Daloa accompagné de SEM Mamadi Diané.
Pour le transfert de la dépouille à Daloa, Alassane Ouattara a affrété un avion spécial et désigné Alain Richard Donwahi pour le représenter aux obsèques dans le village de Bobouo Sibouo. Là encore, le Chef de l’Etat a offert à la famille du défunt, 10 millions FCFA.
Un acte d’humanisme qui a étonné plus d’un tant le Président de la République a été peint en noir dans ces contrées lointaines où on ne sait d’Alassane Ouattara que ce que quelques politiques opportunistes, en quête de soutien ethnique, ont bien voulu faire croire à la population.
Les chansonniers du Tohourou ont à l’occasion des obsèques de Gnoléba, chanté les louanges d’Alassane Ouattara devant les émissaires du PDCI-RDA, venus nombreux rendre un dernier hommage au « doyen », au fidèle compagnon de développement.
Face à cet élan de générosité, la famille n'a qu'un seul souhait: pouvoir rencontrer l'illustre homme d'Etat pour lui témoigner sa reconnaissance.
Quand la communauté villageoise de Bobouo Sibouo accueille la dépouille mortelle de son Valeureux et Digne Fils, cette fois-ci, et pour la dernière fois, la circonstance n’est pas à la joie. Les visages sont larmoyants, la douleur à son paroxysme. Des voix crient le nom de Zagadou, de Kaloua, du Bagnon mais Maurice Séry Gnoléba ne répond pas si ce n'est sa voix lointaine dans la cosmogonie des forêts du Zèblè que les initiés entendent. Les artistes Tohourou en prestation chantent de plus belle le nom du ministre d'État. Les masques présents à ces cérémonies funéraires esquissent des pas de danse pour montrer le Didiga. Ce moment impensable. Des femmes (les Yourouguhés) pleurent en esquissant les pas de danse avec un grand Bissa autour de la dépouille mortelle. Le ministre d'État est parti. Le Président d'institution est parti. Le Grand Commis de l'État est parti. Le Grand Sportif est parti. L'homme charismatique est parti. L'homme de culture est parti. Le Payeur Général est parti. Le Fils de Guipri est parti. Le Digne Fils du Haut Sassandra est parti. Les populations de Bobouo Sibouo avec elles, le Haut Sassandra, le monde politique, le monde de la finance et le monde du sport......pleurent Gnoléba.Repose en paix Grand commis!
Ayoka *merci en bethe
Mankoun Kouassi