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Côte-d’Ivoire: Dans le sud d’Abidjan à Koumassi, l’éternelle réoccupation des sites après les déguerpissements

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« La mairie est en train de tout casser, mais franchement, je ne sais pas où partir. Si je quitte le coin, je vais perdre ma clientèle », explique Achirou Mahamadou, vendeur de Garba (semoule de manioc et du poisson frit), à Koumassi, une commune située au Sud d’Abidjan.
Depuis quelques semaines, la mairie mène une vaste opération de déguerpissement des espaces occupés anarchiquement par des commerçants, mais ceux-ci reviennent toujours se réinstaller sur les ruines.
Malgré la poussière ventilée par le passage des véhicules et des grosses mouches autour de sa cuvette de poissons, Achirou sert quelques clients assis sur un banc, sous un parasol qui les protège du soleil.
« Le plus important, ce sont mes clients, malgré le fait que la mairie a démolie ma petite baraque où je faisais mon commerce, je suis très sollicité », se targue Achirou.
A quelques mètres d’Achirou, Sita Kouyaté, vendeuse de bouillie se plaint également du déguerpissement.
« Le nouveau maire est sans pitié », soutient la jeune dame. « Il casse partout, mais on va revenir parce que je n’ai pas un autre travail à part ce commerce et je ne vois pas où je vais déplacer ma marchandise », ajoute-t-elle.
Sous un soleil de plomb, des agents de la mairie de Koumassi s’activent, munis de haches, de pelles, de marteaux, et accompagnés d’un Caterpillar demandent aux commerçants et aux petits curieux de céder le passage, pour leur permettre de démonter les restes de toitures, de planches et de chevrons des baraques de fortune construites en bordure de route.
« Vous cassez la boutique de mon fils ! C’est avec ça, il me nourrit ! Qu’est-ce qu’on va devenir ? » S’insurge dame Kouamé, qui pleure la destruction du magasin de son enfant au quartier Sicogi de Koumassi.
A Haoussabougou, un autre quartier précaire de la commune, Halidou Oumarou, vendeur de matériaux de construction, est assis devant les ruines de ses deux magasins avec quelques carreaux et pots de peinture.
« Je suis obligé de revenir m’asseoir où étaient situés mes magasins, car beaucoup de mes clients ne savent pas que la mairie a détruit mes magasins », affirme-t-il, d’un air triste.
A ses côtés, son voisin Harouna Siddo, réparateur de téléphone affirme tout furieux : « quand il y aura des voleurs, il ne faut que pas les autorités municipales se plaignent parce qu’à cause du déguerpissement beaucoup de personnes sont au chômage ».
A la demande de certains amis, Siddo se calme. Les larmes aux yeux, il explique que sa « fille est inscrite dans une école privée, mais avec (sa) boutique qui a été détruite (il) sera obligé de l’inscrire l’année prochaine dans une école publique ».
« Moi en tout cas, je suis-là, je ne bougerai pas, s’ils ont réussi à détruire ma boutique, ils ne pourront pas me prendre mes tables et mes deux parasols, je ne vais pas laisser mon commerce pour me retrouver à la rue, mon Attiéké poisson marche bien ici », soutient Awa Sissoko.
Un agent de la mairie, qui requière l’anonymat, estime que « les commerçants ne savent pas qu’ils sont sur un passage d’eau. A chaque saison de pluie, Koumassi ressemble à une piscine, à un moment donné, il faut que tout cela s’arrête, nous sommes fatigués de l’anarchie », défend-t-il.
Plus loin, un autre agent de la mairie explique d’un ton colérique à un groupe de petits curieux que « cette voie-là, c’est normalement un grand caniveau qui permet d’évacuer les eaux usées. Quand il pleut vous-même vous voyez que l’eau stagne devant vos maisons. Comprenez donc qu’on doit détruire », insiste-t-il.
Isacc Sery, habitant de la commune quant à lui estime que « le maire Cissé Bacongo fait bien son travail. Koumassi est l’une des plus vilaines commune d’Abidjan, l’anarchie doit cesser, tout le monde est unanime qu’il veut donner une autre image de la commune ».
Sur les propos d’Isacc Sery, les esprits s’échauffent, mais les agents poursuivent leur démolition en s’attaquant à un espace de lavage d’automobile, sous le regard impuissant des propriétaires qui jurent de « revenir ».

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