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Politique

Vendredi crucial de manif contre le système Boutef . : Seul Allah a la solution !

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Depuis le 22 février, date à laquelle le peuple algérien a initié la première marche pacifique pour exiger le retrait du président Abdelaziz Bouteflika de la course à la présidentielle, deux Algérie s’opposent. Il y a, d’une part, une Algérie qui s’abrite derrière la dévolution constitutionnelle du pouvoir pour la proposer comme solution à la crise. Et l’argument brandi par ce camp, peut-on dire, légaliste, est d’éviter de remettre en cause la stabilité du pays. Cette posture est celle de la Grande muette. Et son patron a déjà fait une sortie dans ce sens. Face à cette Algérie qui redoute un changement radical comme celui qui s’est passé chez le voisin libyen avec toutes les péripéties que l’on sait, il y a le camp des « dégagistes », c’est-à-dire celui de ceux qui croient dur comme fer que la nouvelle Algérie à laquelle ils appellent de tous leurs vœux, ne peut plus s’accommoder de la vieille garde politique qui, selon lui, est à l’origine de tous les malheurs du pays.
L’équation algérienne, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est pratiquement impossible à résoudre
« Le pays réel », pour reprendre cette expression prisée des Burkinabè, est dans cette logique. Et tous les vendredis, depuis le 22 février, sont transformés en tribune politique par le peuple pour crier son exaspération. Mais aujourd’hui, vendredi 29 mars, est plus crucial que les précédents.
En effet, il intervient dans un contexte marqué par deux faits majeurs. Il y a d’abord la sortie du chef d’Etat-major de l’armée qui exige la démission du président et l’application de l’article 102 de la Constitution. L’autre fait est lié à la défection tous azimuts de personnalités qui, hier encore, n’avaient de divinité que Boutef. Et tout le monde sait que la sincérité de ce genre de retournement de veste, n’engage que ceux qui y croient. Dès lors, la question qui taraude tous les esprits en Algérie et au-delà, est de savoir si ces faits vont contribuer à fléchir la rue de sorte que le vendredi d’aujourd’hui soit uniquement consacré au culte musulman. Il y a des raisons de croire que l’on risque d’assister au contraire. Car, plus que jamais, les Algériens semblent avoir pris conscience que ce qu’ils exigent comme réformes politiques, ne peut être acquis qu’à force de pressions et de mobilisations. De ce point de vue, l’on peut logiquement s’attendre à ce qu’ils ne baissent pas la garde.  Ce vendredi donc verra la tension politique monter en flèche. Et personne ne peut prévoir jusqu’à quand durera ce bras de fer. Et cette question est d’autant plus pertinente que le camp des légalistes, c’est-à-dire celui qui prône la voix constitutionnelle pour résoudre la crise, semble disposé à ne pas se faire harakiri en concédant tout ce que la rue exige. De ce point de vue, l’on peut affirmer que l’équation algérienne, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est pratiquement impossible à résoudre. De ce fait, et sans prôner la résignation, l’on peut se risquer à dire que seul Allah a la solution. En effet, il est difficile aujourd’hui de trouver des personnalités neutres et suffisamment crédibles en Algérie, comme l’exige la rue, qui fassent l’affaire des deux camps. Dans les années 90, au temps fort de la montée de l’islamisme, les Algériens étaient allés chercher le malheureux Mohamed Boudiaf pour gérer la crise politique née du refus du pouvoir de reconnaître la victoire du Front islamique du salut (FIS). La suite, on la connaît. Boudiaf a été assassiné et l’armée a repris « sa chose ».
Il est illusoire de croire que de simples marches suffiront à obtenir une révolution digne de ce nom
En vérité, en Algérie, c’est l’armée qui détient la réalité du pouvoir. C’est elle qui a débarqué le premier président Ben Bella quand celui-ci a voulu revendiquer la conduite des affaires de l’Etat par la frange civile du Front de libération nationale (FLN). Le colonel Houari Boumediène qui lui a succédé, a consacré l’emprise de l’armée sur la conduite politique du pays. Aujourd’hui, c’est un vieillard impotent qui est à la tête de l’Algérie. Mais s’il a pu tenir, en dépit de sa longue maladie, c’est avec la complicité de l’armée. De ce point de vue, il est illusoire de croire que de simples marches, qui plus est, sont pacifiques, suffiront à obtenir une révolution digne de ce nom en Algérie. Il faut craindre même que l’armée ne siffle la fin de la récréation en cas d’enlisement et de pourrissement de la situation. On a déjà vu ce scénario en Egypte avec Al Sissi. En matière de mainmise de l’armée sur la chose politique, l’on peut se risquer à dire que l’Algérie est la sœur jumelle de l’Egypte dans le monde arabe. De ce point de vue, l’on peut suggérer aux uns et aux autres de mettre un peu d’eau dans leur thé. Car, le tout ou rien peut avoir des conséquences fâcheuses en politique. Les Algériens ne doivent surtout pas perdre de vue qu’ils n’ont pas intérêt à installer leur pays dans une logique de confrontation sans fin. A un moment, il va falloir s’asseoir autour d’une table de négociations de sorte à écrire ensemble un nouveau contrat politique. Pour le moment, la violence ne s’est pas encore invitée aux manifs. Mais sait-on jamais. En tout cas, tout doit être mis en œuvre pour que l’Algérie ne brûle pas. Le cas libyen est là pour rappeler à tous qu’il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix. Et dans cette partie du monde où le péril terroriste rôde, une déflagration éventuelle de l’Algérie, n’est pas à exclure.
« Le Pays »



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