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Politique

Violences éIectorales à Tambacounda: Le Sénégal ne nous avait pas habitués à ça!

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Ça aurait été dans certains pays qu’on ne s’en serait pas étonné outre mesure. Mais pas au Sénégal.
Le pays de la « Teranga » ne nous avait en effet pas habitués à ça. 
Le lundi 11 février 2019, une semaine après l’ouverture de la campagne pour l’élection présidentielle du 24 février prochain, des affrontements ont éclaté entre partisans de la coalition Benno Bokk Yaakaar, du président sortant, Macky Sall, et ceux du Parti de l’unité et de la réforme (PUR) d’Issa Sall.
 
 
A Tambacounda ce jour-là en effet, la force de l’argument a fait place à l’argument de la force, au moyen de machettes, de barres de fer et de pierres. Sur le carreau : trois morts et de nombreux blessés dont des journalistes. 
A l’origine de cette castagne généralisée : le sabotage d’affiches de campagne, et comme il fallait s’y attendre en pareilles circonstances, les différents protagonistes se rejettent la balle.
En attendant que les responsabilités soient situées et les coupables punis, ainsi que le promet le premier flic du Sénégal, cette goutte de sang entache le bulletin de vote et donne une autre tournure à une campagne calme et sereine malgré les invectives verbales. Les cinq prétendants à la magistrature suprême ont aussitôt appelé à la retenue, mais il faut espérer qu’ils sauront tenir leurs troupes avant et après le scrutin afin d’épargner au pays de Senghor les horribles scènes de guérilla dont on est, hélas, coutumier en Afrique.
Il faut reconnaître que la violence politique n’est pas l’arme favorite des Sénégalais, qui s’enorgueillissaient d’être le phare de la démocratie même si, il faut le reconnaître également, sa lumière commençait à pâlir.
Sauf erreur ou omission, dans cette « école africaine de la démocratie », il faut remonter à 1993 pour se souvenir de joutes électorales marquées par le sang.
Le 15 mai de cette année, en effet, Me Babacar Seye, vice-président du Conseil constitutionnel, a été assassiné par balles par trois hommes soupçonnés d’être des proches de Me Abdoulaye Wade qui sera battu par Abdou Diouf.
Les sicaires, jugés et condamnés en Cour d’assises à des peines de 18 à 20 ans de réclusion criminelle, seront graciés plus tard par… Abdoulaye Wade, une fois parvenu au pouvoir, avant de bénéficier d’une amnistie en vertu d’une loi qui effaçait tous les crimes et délits politiques commis entre 1983 et 2004. 
Vingt-six ans après cette parenthèse de sang que l’on croyait définitivement fermée, voici de nouveau les Sénégalais plongés dans la stupeur.
Il faut reconnaître que certains responsables politiques, même s’ils ne sont pas candidats, n’ont pas toujours tenu des propos rassurants. Bien au contraire. C’est le cas notamment de « Gorgui » qui, sitôt rentré de sa retraite versaillaise, y est allé de sa petite étincelle, appelant à brûler le matériel électoral. Tout simplement parce que son fils chéri, Karim, a été disqualifié de la course en même temps que l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.
Pour quelqu’un qui a assumé la plus haute charge de l’Etat, et à bientôt 93 ans, on se serait plus attendu à une attitude de sagesse qu’à celle de pyromane. 
Les responsables politiques et leurs ouailles ont encore une dizaine de jours pour se ressaisir et éviter que le rendez-vous  républicain du 24 février prochain dégénère totalement et débouche sur des résultats contestés et les violences qui vont avec. 
Alain Saint Robespierre



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