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Politique

L’Houphouëtisme affadi : Bicéphalisme de Pouvoir et d’Opposition

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Le 26 janvier 2019, les Houphouëtistes postulés ont consacré le bicéphalisme procédural. Le test de virginité n’est pas nécessaire. La consanguinité gouvernementale depuis 1993 suffit largement à accréditer qu’il s’agit de l’Houphouëtisme affadi. Ainsi, certains ont célébré la naissance d’un RDHP unifié au pouvoir avec le Président de la République Alassane Ouattara, transformant la coalition d’hier en parti unique en charge du gouvernement de la république.  Au Burkina Faso les évènements telluriques de 2013-2014 ont commencé ainsi avec des injonctions de remplir les stades recto- verso (ceux qui ont abandonné le Président Compaoré et ceux de ses protégés restés au gouvernement). La suite est connue. Ici en Côte d’Ivoire, d’autres Houphouëtistes afropolitanistes ont assumé ce divorce en fixant les yeux sur l’avenir solidaire avec le fils prodige de la République, Guillaume Soro Kigbafori. L’histoire humaine est apophantique. Elle est cependant la même parce qu’universelle. Elle prend les acteurs, les manipule, leur assigne des missions incomprises pour mieux nouer les intrigues insondables mais toujours telluriques. Ainsi, le constat qui sied est que les Houphouëtistes postulés (ceux des Présidents Ouattara et Bédié) sont désormais deux solitudes assumées par ce contexte de clarification politique comme mon éditorial du 26 mars 2018 le présageait comme dépérissement des dynamiques de la coalition houphouëtiste. Ils sont affadis soit par l’absence de dialogue continu, soit par la résilience de l’ivoirité. Il ne s’agit donc pas, pour peu qu’on se penche sur le motif probant,  de divergences doctrinales marquées ou de bisbilles irrécusables ou programmatiques dans la  planification du développement de la Côte d’Ivoire. Il est attesté que là où les politiques se rassemblent, c’est exactement sur ce même lieu propre qu’ils se divisent comme rivalités, ambitions, mésinterprétations, dissonances, pratiques de faussaires, l’innommable et toutes ces prétentions, décentes ou exorbitantes. Permettez-moi ici quelque description de ce champ de ruines en quatre entrées. Dans le prochain éditorial, je montrerai pourquoi aucune de ces deux tendances postulées n’est fidèle à l’afropolitanisme (ancrage patriotique, respect des différences, dialogue, bienveillance fraternelle, Etat au service la nation et ouverture à l’Afrique) du Président Houphouët-Boigny. Seule la nouvelle génération d’Africains pétris de liberté, de responsabilité et de partage des chemins d’émancipation, vu le contexte de mondialisation frelatée aux mains des oligarques en rupture avec la souveraineté des nations africaines, peut impulser le progrès endogène. Seul cet engagement citoyen pour les lumières africaines est non seulement digne du Président Houphouët-Boigny et de ses pairs, ces patriotes et pères des indépendances d’intention mais simplement digne de créance historique. Les Houphouêtistes du stade et ceux de Daoukro ne sont donc pas le sujet.
  1. Les échéances électorales de 2020 sont de facto, advenues ce que les scientifiques appellent le test crucial pour ces deux solitudes contraposées comme si la vieille hargne des Romains, Vae Victis (malheur aux vaincus) supplantait la paix fraternelle autour du dialogue, l’arme invincible des forts du grand Président Houphouët-Boigny.   
Cette clarification politique ne doit pas pour autant advenir comme une couche supplémentaire dans le délitement des émotions citoyennes, dans la sédimentation des débris de la parole privée et de ces conjectures sur le consensus. En tout cas, le droit de chacun des deux Houphouëtismes postulés, ces sujets de droit, comme acteurs, citoyens, et groupement politique sous le sceau de la loi, est consacré par la Constitution ne peut être mis en échec. C’est le plus important puisque la liberté de choix du citoyen d’être dans tel parti-ci ou partir de ce parti- là, est la règle. Cette clarification ne sera donc féconde que si et seulement si elle oblige les uns et les autres à se mettre d’accord sur l’instance arbitrale, la nouvelle CEI en gestation,  pour le jeu démocratique palpitant qui se laisse entrevoir.  
S’agira-t- il d’une réforme conforme à l’Arrêt de la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples du 18 novembre 2017 ? Ou d’une refonte que les acteurs politiques ivoiriens et certaines organisations de la société civile souhaitent ? Le consensus d’hier a donc volé en éclats et des déclarations emberlificotées ont fait florès. Il sied d’en trouver un autre, patiemment, sans accélération du processus dialogual parce que les formations politiques et groupements, au pouvoir ou dans l’opposition, ne sont pas au-dessus de la République. Ils sont précisément dans la République et donc régis par la Constitution, Lieu suprême du consentement libre des citoyens. Si les choses sont celles-là, bien comprises et respectées par tous, les échéances électorales de 2020 devraient consacrer celles-ci comme une pratique de l’évidence constitutionnelle et apodictique. La construction d’un nouveau consensus administre, a posteriori, seulement, la preuve qu’en politique, il n’y a rien de moins évident que l’évident.    
  1. Il en dérive qu’il n’y a point de problème politique qui survive aux dynamiques des bâtisseurs de consensus librement scellé comme absence de solution. Si hier l’on a été capable de conduire ensemble le destin de la nation, il est probable que le dépassement des egos et volontés de puissance, est, inaugural de cette esquisse de solution qui se confond avec l’intérêt général, l’intérêt de la paix et l’honneur même des Houphouëtistes de tous bords. Sont-ce ceux-là qui orchestrent les contestations de 2020 et, ultimement, une autre crise post-électorale mortelle? Le RHDP unifié comme pôle homogène unique au pouvoir sous la houlette du Président Alassane Ouattara, désormais, doit se dire qu’il a un bilan à défendre. Il peut être défendu avec crédibilité sur la floraison des libertés publiques conquises puisque l’ivoirité est de fraîche date tandis que sur le social par exemple entre autres, la panne est abyssale. Le défendre par des moyens démocratiques est largement suffisant dans la réalité de la compétition ouverte et des aléas électoraux. Tout ce ressenti d’injonctions, d’intimidations et autres relèvent de la faiblesse tandis qu’en politique, l’aléatoire est la règle et la certitude, l’insolite.
  2. Quant aux  Houphouëtistes afropolitanistes (adeptes du double ancrage patriotique et ouverture à l’Afrique émancipée parce que démocratique) d’opposition dont le pôle d’attractivité et le pivot central est le leader Guillaume Soro Kigbafori, ils ont leur plateforme à performer, l’éducation et le travail de l’opinion des électeurs, un programme de société à présenter avec ce chef disponible qui doit, dès à présent, réfléchir à son colistier pour le ticket gagnant. Ces vrais houphouëtistes en esquisse et en compétition démocratique seront d’accord avec la philosophe Martha Nussbaum sur ces ressorts du choix public et sur la démocratie délibérative et participative.
Nombreux sont ceux qui ont foi en Guillaume Soro Kigbafori comme leader testé et expérimenté, à l’écoute du peuple pour mieux l’entendre et le servir.  Il est prêt pour renouer avec la tradition houphouëtiste authentique de rassemblement par le dialogue constant, patient pour la paix, la redistribution sociale des richesses créées par la sueur de tous, la tolérance et la réconciliation, la solidarité intergénérationnelle, l’ouverture à l’Afrique et, bien sûr, la concorde nationale comme optimum d’équilibre politique à atteindre pour mieux servir les peuples africains. C’est la promesse même du RDA à sa création en 1946 à Bamako avec le couple brillant d’Houphouët-Boigny et Daniel Ouezzin Coulibaly, surnommé le Lion du RDA. Cette période de conquêtes est redevenue notre quotidien, notre avenir solidaire.
Guillaume Soro Kigbafori  est le porte-étendard de la Génération d’audace et de responsabilités. Il veut appliquer les vertus et pratiquer les principes du leadership de réconciliation et de transformations comme on le voit bien en Ethiopie, au Rwanda pour les cas africains, porteurs d’espérance parce que la République n’est pas une affaire de ripailles. Ceux qui pensent que le furtif halo d’impressions et débris politiques qu’il a jetés à la clameur populaire le conduiront à la procrastination, se trompent.  Se connecter à l’évènement apophantique de 2020 qui vient est une tâche exquise. Le leader Guillaume Soro sera de l’allégresse pour gagner au profit de la réconciliation, du rassemblement des Ivoiriens égaux  et du leadership de transformations, rajouter la Côte d’Ivoire à la liste des terra africana d’espérance.
C’est seulement à ce prix que ces deux solitudes contraposées conduites par les Présidents Bédié et Ouattara constateront avec le grand poète libanais Khalil Gibran que « la solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes ». Il ne sera pas utile de penser à son propre orgueil ou à faire mal au destin de son frère, mais plutôt, à vivre la séparation de chemins comme l’aube de sa propre introspection à la rencontre de son destin.  Puisque la sagesse divine ne change le destin des gens en bien ou en mal que si ceux-ci changent la bienveillance fraternelle en malveillance. Il n’y a donc pas d’un côté la puissance et de l’autre, la puissance administrée. Nous les enfants du Rassemblement Démocratique Africain, nous sommes mûrs et en devenir.   
  1. La Côte d’Ivoire qui sort d’une crise post-crise n’en veut plus. L’Afrique ridiculisée en permanence par ce leadership insuffisant et indécent de la majorité de ses dirigeants, en a assez des  torrents de larmes de nos mères, sœurs et épouses, des lamentations de nos enfants, des bris de destins de nos braves, marre de toutes  ces excavations de morale des politiciens impétueux. De la sagesse, on en demande ! Changer la vie des populations, durablement et qualitativement, est l’horizon d’attente. C’est possible voire probable. Pour ce faire, il faut Tirer les leçons du désenchantement postcolonial et de l’échec de ces agendas dont le dernier en date est celui dit africain 2063. Encore des contes de fée chaque fois remisés par les coteries politiques en panne de souffle sur le chemin de l’émancipation ? Leur déconstruction est sitôt assurée par la matérialité de la base sociale, inchangée et digne du pessimisme de ces temps néolibéraux, confectionnant  l’accroissement des inégalités.  L’idée que le progrès n’est jamais une tradition mal fardée exige de notre génération de responsabilités et de transformations, la prise en compte de toutes les interactions collectives, l’invention des solidarités inédites, la reconnexion des citoyens aux émotions démocratiques pour conjurer les dissociations courantes du lien social et politique. Notre volonté ardente doit viser de relancer l’espoir ancré dans son temps comme réalisation et le rendez-vous des trois  Révolutions verte, digitale et démocratique parce que solidaire. Au fond, il s’agit à l’échelle du continent de l’exigence de réaliser la Révolution Tranquille par ce triple déploiement de la raison citoyenne et démocratique, la révolution libératrice des tares de la tradition africaine, par le renvoi des élites oligarchiques qui ne sont pas des instruments du progrès social africain et revenir au respect de la loi par tous comme suprême enjeu du vivre ensemble africain. Dans mon prochain éditorial, j’exposerai en quoi le déploiement belliciste des deux variantes de l’Houphouëtisme affadi ne saurait être le sujet de l’histoire émancipatoire.



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