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Politique

Tentative de putsch à Libreville : Les Gringalets et pieds nickelés au Gabon

Publié le :

On avait connu « le coup d’Etat le plus bête du monde », Alpha Condé dixit, en septembre 2015 au Burkina, dont le dossier est du reste jugé en ce moment au Tribunal militaire de Ouagadougou ; eh bien, on a désormais « le putsch le plus bref du monde », comme certains ont vite fait de l’appeler. Ça vole de plus en plus haut, comme qui dirait !
 
Hier lundi 7 janvier 2019 en effet, dès potron-minet, une poignée de militaires a fait irruption dans les studios de la radio nationale gabonaise pour annoncer la création d’un « Conseil national pour la restauration ».
Motif invoqué : les vœux du nouvel an du président Ali Bongo, victime d’unAVC depuis un mois et demi et en convalescence au Maroc. Une adresse qui n’a pas, selon eux, ôté les doutes sur ses capacités physique et mentale à gérer le pays.
Au crachoir, le lieutenant Odon Kelly Obiang, qui se présente comme un commandant adjoint de la garde républicaine. Il était 4h30.
5 h après cette sortie, l’aventure était déjà terminée pour la bande, après l’assaut donné par les forces loyalistes qui auraient fait deux morts parmi le quintette de soldats félons. Fermez le ban ! La situation était de nouveau sous contrôle, même si Internet et l’électricité ont été coupés et que les Librevillois  sont restés calfeutrés chez eux.
En voyant les images de l’officier subalterne un peu survolté, certains ont pu penser qu’il avait été envoyé en première ligne et que peut-être des galonnés plus sérieux étaient derrière cette tentative de renversement de la dynastie Bongo.
Apparemment non : ce n’était manifestement qu’une bande de zozos et  de plaisantins. De véritables « pieds nickelés » au Gabon qui auraient pu inspirer le dessinateur de BD Louis Forton, sans qu’on sache exactement qui était dans le rôle de Croquignol, Ribouldingue et Filochard.
Sauf à être un peu instables mentalement et à avoir le même quotient intellectuel que les « lapins crétins », comment ces  quelques apprentis putschistes ont-ils pu penser qu’ils réussiraient leur coup, même s’il existe, il est vrai, en ce moment un angle de tir parfait pour militaire ambitieux ?
Encore faut-il avoir les soutiens et l’intelligence nécessaires avant de se lancer  dans une telle entreprise ! Ce « quitte ou double » du lieutenant Obiang et ses hommes intervient en effet, ne l’oublions pas, alors que les différents clans du pouvoir gabonais se battent presque ouvertement au chevet de l’illustre patient marocain avec Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle  et belle-mère d’ABO, dans le rôle de l’implacable régente. Même si c’est officiellement le vice-président, Claver Maganga Moussavou, qui est censé assurer la continuité de l’Etat. Outre cette division au sommet, les putschistes comptaient  sans doute surfer sur le mécontentement général des  Gabonais pour rallier du monde à leur cause. Pari perdu, puisque leur appel à la population  à descendre dans la rue est resté lettre morte.
Pour mémoire, c’est la deuxième fois depuis son accession à la souveraineté internationale que le Gabon vit cette intrusion de la soldatesque sur la scène politique. En effet, les 17 et 18 février 1964, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale un mois plus tôt, des militaires s’étaient dressés contre le président Léon Mba avant que le général de Gaulle  décide de restaurer le gouvernement en vertu d’un traité signé par les deux pays au moment de l’indépendance.
Cette fois-ci la France n’a pas eu besoin, du moins officiellement, d’intervenir. Mais nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le rôle qu’elle a joué en cette journée trouble.
En tout cas, avec les turbulences de ces dernières 24 heures, tout porte à croire que la situation au Gabon est pour le moins instable en raison de l’absence prolongée du locataire du Palais du bord de mer, et il urge assurément pour lui de regagner son pays pour reprendre les commandes du navire s’il est encore en état de le faire. Ce dont beaucoup d’observateurs doutent, malgré les preuves de vie brandies par deux fois par l’entourage du président.
 
Hugues Richard Sama



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