« La diplomatie est le reflet de la politique intérieure » SEM Daouda Diabaté
La Côte d’Ivoire depuis 2012 a un nouveau visage. Et de nouveau, un poids politique.
Quand lui et son gouvernement réduit étaient confinés en 2010 à l’hôtel du Golf, Alassane Ouattara, président nouvellement élu, avait à cœur de relever deux défis : remettre sur pied l’économie du pays en agonie et replacer la Côte d’Ivoire sur l’échiquier international. Il s’est servi du second pour atteindre le premier objectif.
Arrêt sur images. Deux exactement. La première.
Janvier 2012. Champs Elysées. Nicolas Sarkozy, président de la République française déroule le tapis. Escorte de la garde républicaine à cheval, parcours pavoisé aux doubles tricolores Orange blanc vert et Bleu blanc rouge. La France a mobilisé toute l’artillerie propre aux visites d'Etat. Pour marquer l'importance qu'elle accorde à son invité du jour, le président Alassane Ouattara. Il n’y a pas de doute, la Côte d’Ivoire is back. Et ce retour va être à la fois tous azimuts et porteur pour le peuple ivoirien. La réconciliation franco-ivoirienne en ce début de 2012 va y être pour beaucoup. Quand on t’ouvre les portes de Paris, celles des autres contrées sont aisées à conquérir.
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La deuxième image est la dernière en date des grands coups marqués par le pouvoir Ouattara.
Septembre 2018. Aéroport d’Abidjan. Alassane Ouattara revient de Chine. Visite d’état couplée de sa participation au sommet Chine-Afrique. Il résume, en espèces sonnantes, son voyage.« «18 accords pour un montant de 3,4 milliards de dollars US soit 1900 milliards de FCfa ont été signes». A cette somme s’ajoutent 1 100 milliards déjà investis. La diplomatie a porté ses fruits.
La Côte d’Ivoire et définitivement sortie d’un isolement diplomatique qui a bloqué moult initiatives. Après dix années de crise, Ado a instauré une politique étrangère dynamique. Et fructueuse.
Dans la sous-région comme sur le plan international, la politique active de coopération d'Alassane Ouattara redonne au pays toute son influence après des années d'isolement.
Quand il assure la présidence de la Cedeao, c’est le rayonnement de la Côte d’Ivoire qui rejaillit sur la sous-région. Pendant son mandat de président de la Cedeao entre février 2012 et mars 2014, il aide à résoudre plusieurs crises dans la sous-région notamment après les coups d’État au Mali et en Guinée-Bissau en 2012.
Alassane Ouattara fait même office de sage auprès de ses homologues d’Afrique de l’Ouest. Le Togolais Faure Gnassingbé, le Guinéen Alpha Condé, le Ghanéen John Dramani Mahama ou la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf sont tour à tour venus le consulter. Le 28 avril, au lendemain d’une élection présidentielle contestée au Togo,il n’a pas hésité à se rendre à Lomé en compagnie de John Dramani Mahama, alors président de la Cedeao, pour tenter de faire reconnaître le verdict des urnes.
En quelques années, Abidjan est redevenu un point de passage obligé des personnalités politiques du monde entier : le 14 janvier 1987, le secrétaire d’État américain d’alors, Georges Pratt Shults rencontrait le président Félix Houphouët-Boigny. 25 ans plus tard, en janvier 2012, c’est Alassane Ouattara qui reçoit Hillary Clinton, alors secrétaire d’État des États-Unis, le Premier ministre japonais Shinzo Abe en janvier 2014, le président français François Hollande en juillet de la même année…Emmanuel Macron, Angela Merkel….....
Le sommet UE-Ua et les jeux de la francophonie, étapes majeures
Autres belles illustrations de l’excellente qualité de la politique diplomatique au bord de la lagune Ebrié, la tenue à Abidjan du cinquième sommet Union africaine-Union européenne et des VIIIe jeux de la Francophonie.
Abidjan a accueilli, fin novembre début décembre 2017, le sommet Union africaine-Union européenne. 83 chefs d'État et de gouvernement et quelque 5 000 participants des 55 pays d’Afrique et de 28 pays d’Europe ont choisi la capitale économique ivoirienne pour réfléchir sur les questions d'immigration et de sécurité. Victoire diplomatique du pouvoir Ouattara.
Autre victoire, les VIIIe jeux de la Francophonie qu’Abidjan a organisés. Avec d’autant plus de succès que la Francophonie a congratulé particulièrement le pays organisateur. L’administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Adama Ouané, s’est en effet rendu, chez le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly pour féliciter le gouvernement ivoirien pour la réussite de l’organisation
« Je dis merci à la Côte d’Ivoire de nous avoir offert de merveilleux Jeux de la Francophonie et, c’était un moment que la communauté francophone et la communauté internationale ont considéré comme étant d’une importance singulière », avait fait savoir Adama Ouané, après son audience avec le Premier ministre. Avant d’ajouter
« Les jeux sont portés maintenant à un niveau très élevé de compétitivité et de qualité. »
« Je dis merci à la Côte d’Ivoire de nous avoir offert de merveilleux Jeux de la Francophonie et, c’était un moment que la communauté francophone et la communauté internationale ont considéré comme étant d’une importance singulière », avait fait savoir Adama Ouané, après son audience avec le Premier ministre. Avant d’ajouter
« Les jeux sont portés maintenant à un niveau très élevé de compétitivité et de qualité. »
Millenium Challenge Corporation ou la consécration
Les bonnes nouvelles se sont accumulées. Une des meilleures est venue du pays de l’oncle Sam. Qui a conduit à un voyage historique du chef de l’exécutif ivoirien.
Le Président Alassane Ouattara s’est en effet rendu au bord du Potomac à Washington , DC le 7 novembre 2017, pour prendre part au Harry S Truman BuildingHarry au siège de l’ US Department of State, à la cérémonie de signature de l’Accord de don de 524 millions de dollars du Millenium Challenge Corporation (MCC) à la Côte d’Ivoire. Un autre grand rendez qui a honoré le chef de l’Etat ivoirien. Le Millenium Challenge Corporation (MCC) est en lui-même une récompense. Le Mcc qui est une agence indépendante du gouvernement des Etats-Unis s’est donné pour mission la réduction de la pauvreté dans le monde à travers la croissance économique. Créé en 2004, le MCC n’accorde ses subventions et assistance qu’aux pays (en voie de développement) qui répondent à des standards rigoureux de bonne gouvernance, aussi bien dans la lutte contre la corruption que dans le respect des droits de l’homme. C’est donc une récompense d’y accéder.
Japon, Maroc Turquie, Allemagne, les pays se bousculent
Les audiences au palais présidentiel se sont multipliées. On se bouscule désormais à Abidjan. Chacun pour ajouter sa pierre à l’édifice. Ainsi des nations comme le Japon, le Maroc, la Turquie, ou l’Allemagne vont y accroître leurs investissements. Dans divers domaines.
Ado par la diplomatie, a trouvé la clef de voûte de relance de l’économie de son pays. Reste à savoir gérer les acquis.
Thomas WaKan