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Inondations récurrentes à Abidjan : Des responsabilités partagées

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La capitale économique abidjanaise a vécu ces derniers temps les affres pluviométriques. Cette année encore, les pluies diluviennes se sont vraiment fait remarquer mais avec de nombreux dégâts matériels et près de 20 morts sans compter les personnes portées disparues. Mais que peuvent bien être les causes ?
Inondation des quartiers chics de la Riviera, Effondrement d’immeubles, Glissements de terre dans les quartiers précaires, des goudrons complétement enlevés…De tristes situations qui ont poussé les populations à se poser pas mal de questions.
Les maisons sont-elles bien construites ? Avec quelles autorisations officielles ? Les canaux de canalisations sont-ils adéquats ? Qu’est ce qui a bien pu causer ces inondations dans ces quartiers dits huppés d’Abidjan ?
De nombreuses interrogations qui, en cette saison de pluie, hantent le quotidien des populations. Pour répondre à ces préoccupations, nous nous sommes tournés vers un spécialiste du bâtiment que nous nommerons ici Franck.
Selon le spécialiste, plusieurs explications  entrent en ligne.  A l’en croire, nos attitudes en sont principalement les raisons.
La cupidité, l’une des principales raisons            
La construction d’immeubles et d’appartements est devenue à Abidjan un bon créneau pour les affairistes qui y trouvent pour leur compte. A en croire notre spécialiste, le plus dur est d’accepter de construire en fonction de ses moyens. En effet, explique-t-il, ils sont nombreux ces affairistes qui veulent construire des immeubles au-dessus de leurs moyens. Résultat, les techniciens affectés aux chantiers sont bien obligés de ruser avec les matériaux et autres procédures pour aboutir à ces résultats. 
Encore souligne-t-il, que ces derniers ne sont pas également prêts à mettre la main à la poche pour payer convenablement les travailleurs qui à leur tour ne s’y donnent pas véritablement.
Aussi, ajoute-il qu’avant toute construction,  un travail préalable doit être fait en creusant véritablement le sol pour s’assurer qu’il n’y a pas d’arbre ou autre chose susceptible de poser un obstacle à ce bâtiment avant toute fondation. Car ajoute-il, un arbre en dessous qui pourri peut créer l’affaissement d’un immeuble au fil du temps.
Autre précision, selon lui,  c’est que les techniciens doivent forcément laissé au moins 4 cm de hauteur entre le sol et  les bâtisses. Selon lui, cela éviterait dans bien de cas,  de pareilles situations ou les eaux s’emparent facilement des bâtisses.
Mais pour lui, il ne faut surtout pas oublier le fait que bien souvent les entreprises  affectées aux  travaux de construction de canaux de drainage aussi ont une part de responsabilité. Pour avoir le marché, souligne-t-il, ils sont obligés de verser un pourcentage à celui qui les aide à l’obtenir. Et les pieds dans le mil, ces entreprises qui se devaient de fournir par exemple un caniveau de 10 cm d’espace sont bien obligées de réduire les données. 
Poursuivant, le spécialiste précise qu’il y a aussi des espaces libres qui ne devraient pas servir à des constructions. Ce sont à l’en croire des passages d’eau dans les quartiers et autres. « Mais ces terrains sont vendus et on construit des ouvrages de drainage. Alors,  en temps de pluie ces installations jouent leurs rôles jusqu’à ce qu’elles soient dépassées. Et dans ce cas l’eau prend son passage ordinaire où a été construite une bâtisse. Il est clair que la force de l’eau créera des dégâts énormes », a-t-il précisé.
Pour terminer, notre spécialiste a ajouté que la population abidjanaise est grandissante et qu’à un moment donné, il faut réadapter ces ouvrages pour qu’ils servent réellement.
Le gouvernement durcit le ton
Face à ces fortes inondations, le gouvernement a décidé de changer de méthodes. Pointant du doigt les occupations anarchiques de ces ouvrages, une vaste campagne de sensibilisation est menée pour amener ces derniers à les quitter. 
Ensuite, il a été ordonné la destruction des quartiers précaires. Ces zones à risque avaient été plusieurs fois déguerpis puis recoloniser par les occupants après des périodes de relâchement. Mais cette fois-ci, de détruire totalement ces zones dangereuses.
Seule inquiétude : qu’en est-il de la Riviera ? Quelle sera la solution pour éviter à ce quartier huppée d’Abidjan d’essuyer à nouveau des sinistres ? Nous attendons bien évidemment des solutions du gouvernement pour ne pas que ce quartier chic rejoigne les rangs des zones à risque.
Larissa Gbaguidi
 



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