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Politique

Pourvu que les résolutions ne dorment pas dans les tiroirs

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Le 13 novembre 2017, s’est ouverte dans la capitale sénégalaise, la quatrième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Sous l’égide de l’Etat sénégalais, en collaboration avec le ministère français de la Défense, ce rendez-vous annuel de la capitale sénégalaise réunit depuis quatre ans maintenant, des diplomates, des militaires et des civils parmi lesquels on compte des chercheurs, des  universitaires et des experts pour échanger pendant quarante-huit heures sur les enjeux sécuritaires du continent africain qui est depuis quelques années, véritablement dans l’œil du cyclone des terroristes. En effet, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, les apôtres de l’apocalypse sont en passe de mettre le continent sous coupe réglée. D’où la nécessité d’une approche intégrée et d’une harmonisation des vues à l’effet de trouver une solution la plus efficace à ce fléau du XXIe siècle qui donne des insomnies non seulement aux populations, mais aussi au plus haut sommet des Etats.
Jamais le continent noir n’a été aussi exposé à l’hydre terroriste
C’est en cela que le Forum de Dakar trouve toute sa place dans la foultitude de rencontres et d’initiatives à travers le monde, visant à trouver des réponses adéquates à la problématique du terrorisme, qui est devenue aujourd’hui une question planétaire. En outre, il y a lieu de saluer l’esprit de ce forum par son ouverture à plusieurs composantes de la société ; toute chose qui permet d’avoir un  éventail plus large de participants avec des approches et des expériences tout aussi variées pour permettre de cerner au mieux un problème complexe et qui se présente aujourd’hui sous plusieurs facettes. Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt et en quatre éditions, l’on peut se demander quel a été l’apport de ce forum dans la lutte contre l’extrémisme. Cette question est d’autant plus importante que le terrorisme s’est non seulement métastasé sur le continent en quelques années, mais on a aussi le sentiment que le phénomène est en train de gagner encore plus de terrain, avec la prolifération des groupes terroristes dont pas moins d’une quinzaine seraient actifs sur le continent. En Afrique de l’Est, par  exemple, les Shebabs ne cessent de faire parler la poudre pendant qu’en Afrique de l’Ouest, Boko Haram a acquis ses lettres de noblesse au Nigeria et dans tout le Bassin du Lac Tchad où les forces de défense et de sécurité sont constamment sur la brèche. Pendant ce temps, le Mali reste une plaie purulente au moment où le Niger et le Burkina se présentent comme des abcès tout aussi pernicieux. C’est pourquoi, au moment où s’ouvre ce quatrième forum, si les organisateurs peuvent se réjouir de l’intérêt croissant qu’il a eu au cours des précédentes éditions avec une participation qui est passée de  300 forumistes au millier, le moins que l’on puise souhaiter, c’est que les résolutions qui en découleront, ne dorment pas dans les tiroirs. Car, aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique, en matière de lutte contre le terrorisme, a besoin de solutions qui sortent des sentiers battus, d’autant plus que ces derniers sont en train d’être chassés de leurs bastions en Syrie et en Irak. Et jamais le continent noir n’a été aussi exposé à l’hydre terroriste ; lui qui se présente aujourd’hui comme le ventre mou de la lutte contre le terrorisme depuis que la Libye a sombré dans le chaos suite à la chute du Guide de la Jamahiriya en 2011, avant de devenir une ruche à ciel ouvert ou pullulent des terroristes de tout acabit.
Le phénomène du terrorisme a aujourd’hui besoin d’une réponse globale et concertée
Pendant ce temps, la situation sécuritaire est des plus préoccupantes, notamment au Sahel où chaque semaine ou presque, les disciples d’Aqmi et autre Ansar Dine rivalisent d’ardeur dans la commission des attentats contre les populations et même les forces de défense et de sécurité. Même les forces internationales ne sont pas épargnées, notamment au Mali où elles essuient par à coups les attaques audacieuses des forces du mal. C’est dire si le phénomène du terrorisme a aujourd’hui besoin d’une réponse globale et concertée, pour espérer réduire la voilure des insurgés qui profitent encore de la porosité des frontières pour semer la terreur dans nos pays avant de se replier de l’autre côté de la frontière. C’est pourquoi dans la bande sahélo-saharienne, par exemple, l’on ne jure plus que par l’opérationnalisation de la force commune du G5 Sahel qui bute malheureusement encore sur des questions financières, pour se donner les moyens de porter la réplique aux terroristes. En tout état de cause, il appartient aux initiateurs de ce forum de ne pas en faire un forum de plus, uniquement destiné à capter des fonds pour une manifestation dont l’importance et la nécessité ne sont  pourtant plus à démontrer, mais dont les conclusions sont ensuite rangées dans les placards, sans suivi aucun. En tout cas, la participation à cette édition, à un niveau non représentatif, de certains pays concernés au plus haut niveau par la question du terrorisme comme le Nigeria, l’Afrique du Sud ou encore des pays de la Corne de l’Afrique, n’est pas bon signe. Est-ce un signe d’essoufflement ou un manque d’intérêt ? Seuls les organisateurs pourraient répondre à cette question. Mais en attendant, il faut parer au plus pressé.

 



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