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Au Népal, l'«exil menstruel» désormais passible de prison

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Le Parlement népalais a approuvé mercredi une loi qui prévoit notamment une peine de prison pour quiconque force une femme à l'«exil menstruel», une pratique liée à l’hindouisme qui bannit les femmes du foyer le temps de leurs règles.
 
Selon cette tradition appelée «chhaupadi», les femmes sont alors considérées comme impures et, dans nombre de communautés au Népal, elles sont obligées de dormir dans une hutte éloignée.
Selon la nouvelle loi, quiconque forcera une femme à se plier à cette tradition est désormais passible d’une peine de trois mois de prison, d’une amende de 3.000 roupies (environ 30 dollars), ou des deux. «Une femme qui a ses règles ou se trouve en état postnatal ne doit pas être confinée à la +chhaupadi+, subir une discrimination similaire, ou faire l’objet d’un quelconque traitement inhumain», dispose la loi. Le texte, approuvé à l’unanimité, n’entrera en vigueur que d’ici un an.

Plusieurs femmes mortes pendant leur «exil menstruel»

Pendant la «chhaupadi», les femmes n’ont pas le droit de toucher la nourriture destinée aux autres, ni les icônes religieuses, le bétail ou les hommes. Dans certaines régions du Népal, les femmes venant tout juste d’accoucher doivent passer jusqu’à un mois dans la hutte bâtie à l’extérieur de la maison, aussi appelée «chhau goth».
En juillet, une jeune fille de 18 ans est morte après avoir été mordue par un serpent dans la hutte où elle effectuait son «exil menstruel».
Deux femmes étaient également décédées fin 2016 dans des accidents en lien avec ce rituel, dont l’une après avoir inhalé la fumée d’un feu qu’elle avait fait pour se chauffer.

La «chhaupadi» profondément ancrée dans un système de croyances

Officiellement, la chhaupadi est interdite depuis une décennie, mais la pratique perdure. Krishna Bhakta Pokhrel, un élu qui a défendu la loi, espère que le texte mettra fin à cette pratique. «La +chhaupadi+ ne s’est pas éteinte parce qu’il n’existait aucune loi qui punissait les coupables, même après que la Cour suprême a rendu (cette pratique) illégale», a-t-il déclaré.
Mais la militante des droits des femmes Pema Lhaki juge la loi inappliquable car la «chhaupadi» est profondément ancrée dans un système de croyances qu’il est très compliqué de changer. «Il est faux de dire que ce sont les hommes qui forcent les femmes à s’y plier. Oui, la société patriarcale népalaise joue un rôle, mais ce sont les femmes elles-mêmes qui s’obligent à se conformer à la +chhaupadi+», a-t-elle dit à l’AFP.



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