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Economie

Trump : une politique étrangère au service du business familial

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Turquie, Chine... Les relations du président américain avec ses homologues sont proportionnelles aux intérêts du groupe Trump ou de sa fille.

La nouvelle est venue du gouvernement turc. Lundi, Donald Trump a appelé son homologue Recep Tayyip Erdogan pour le féliciter des résultats du référendum de la veille. La réforme constitutionnelle qui vise à donner plus de pouvoir au président a remporté une courte majorité des suffrages en Turquie. Le même jour, les observateurs de l’OSCE et du Conseil de l’Europe, présents lors du scrutin, ont dénoncé des irrégularités et l’Union européenne demande une enquête indépendante. Malgré cela, Trump a tenu à manifester son soutien à Erdogan. Ce n’est pas la première fois qu’il démontre sa sympathie pour le chef de l’Etat turc. Un rapprochement qui pose question au vu des conflits d’intérêts du milliardaire américain, dont l’empire est fortement implanté en Turquie.Les intérêts de Trump dans le monde

En Turquie, des tours sensibles

Depuis plusieurs semaines, Donald Trump a multiplié les virages sur sa politique étrangère. La Turquie ne fait pas exception. Fin mars, Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain, en déplacement à Ankara, affirmait ne pas vouloir changer le statu quo des relations américano-turques, malgré leur détérioration sous les mandats de Barack Obama. Lundi, la conversation téléphonique entre les chefs d’Etat a donné à voir une bien meilleure image de la coopération entre les deux pays.
L’implantation de l’empire immobilier Trump dans le pays, notamment à Istanbul, laisse planer le doute sur les réelles motivations du Président. «J’ai un petit conflit d’intérêts parce que j’ai un bâtiment de très, très grosse importance à Istanbul», avouait Donald Trump, dans une interview au site de l’ultra-droite américaine Breibart News en décembre 2015. Les Trump Towers, deux tours de 37 et 39 étages érigées en 2012 en plein cœur du très dynamique quartier de Sisli, ont été inaugurées par Recep Tayyip Erdogan lui-même, alors Premier ministre. 
«Merci Monsieur le Premier ministre Erdogan pour avoir été à nos côtés, hier, pour l’inauguration des tours Trump à Istanbul!» - @IvankaTrump 20 avril 2012
«Cette affaire marche extrêmement bien», ajoutait, sans rougir, l’homme d’affaires à Breibart News. Il possède aussi un centre commercial avec cinéma et théâtre. En 2015, la marque Trump a rapporté environ cinq millions de dollars de royalties à la famille, rien que pour les ensembles immobiliers à Istanbul.
 

En Chine, une marque de famille

Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a fait de la puissance asiatique le bouc émissaire de la situation économique du pays. Selon lui, Pékin, en plus de «voler» les emplois des Américains, ne cessait de manipuler sa monnaie. Les relations entre les deux puissances étaient donc tendues au moment de l’entrée du milliardaire à la Maison Blanche. Mais depuis plusieurs semaines, le président américain a calmé le jeu. Le 12 avril, il se rétractait même dans une interview au Wall Street journal, assurant que les Chinois «ne manipulent pas leur monnaie». Un revirement rare pour le Président.
En Chine, les conflits d’intérêts touchent plutôt la fille du milliardaire, Ivanka Trump. Mariée à Jared Kushner, un entrepreneur aujourd’hui conseiller spécial auprès de son beau-père, elle est très impliquée dans les affaires de la Maison Blanche. A plusieurs reprises, elle a assisté aux rencontres du Président avec des chefs d’Etat étrangers. Une conduite éthiquement douteuse alors que la marque de vêtements et de bijoux que la jeune femme possède à son nom est vendue dans de nombreux pays. Pour éviter les soupçons, Ivanka Trump a fait basculer, au début de l’année, les actifs de sa marque vers un trust familial, d’une valeur estimée à 50 millions de dollars (47 millions d’euros). Elle s’est aussi engagée à se récuser de toute question qui présenterait un possible conflit d’intérêts.
Or la quasi-totalité des produits de la marque sont fabriqués en Chine. Le 6 avril, l’entreprise a reçu l’accord provisoire du gouvernement de Pékin pour déposer la marque sur trois nouveaux produits. Le même soir, Ivanka Trump et son mari dînaient avec nul autre que le président chinois, Xi Jinping, dans le golf du président américain à Mar-a-Lago (Floride). Coïncidence? La marque de la jeune femme maintient que oui.
«Je suis très fière d’Arabella et Joseph de leur performance en l’honneur de la visite officielle du président Xi Jinping et de Madame Peng Liyuan aux Etats-Unis!» — Ivanka Trump (@IvankaTrump) 7 avril 2017
C’est peu dire que l’élection de son père a fait du bien aux affaires de la femme d’affaires. Ivanka Trump Marks LLC a actuellement 16 produits enregistrés en Chine, 32 demandes en attente et s’est vu accorder quatre approbations provisoires par les autorités chinoises, depuis l’investiture de son père, le 21 janvier, selon l’agence Associated Press. L’an dernier, la marque a annoncé un bond de ses revenus de 21%. Malgré les boycotts et la frilosité de certaines enseignes à vendre ses produits, la marque Ivanka Trump séduit à l’international. G-III Apparel Group Ltd, qui fabrique les vêtements de la jeune femme, a enregistré 17,9 millions de dollars de ventes supplémentaires en 2016, par rapport à l’année précédente. Aux Etats-Unis, les importations de produits de la marque ont augmenté de 40%, rien qu’au cours du premier trimestre 2017.
Aude Massiot



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