publicité

Societe

Talon sur les pas de Kagamé

Publié le :

Il l’avait promis en août 2016 à la faveur d’un séjour à Kigali. Patrice Talon vient de tenir promesse. «M’inspirant de l’expérience du Rwanda, j’ai décidé que le Bénin n’exigerait plus de visa aux Africains», avait en effet déclaré le nouveau président béninois. La promesse présidentielle vient d’être rendue publique, même si c’est le 1er janvier 2017 qu’elle a véritablement pris forme avec la suppression du visa d’entrée dans l’ex-Dahomey pour les ressortissants de 31 pays pour des séjours n’excédant pas trois mois.
 Cette trentaine d’heureux élus vient s’ajouter aux 15 Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont les citoyens étaient déjà exemptés de ce précieux sésame.
Talon marche ainsi, en procédant à ce que l’on peut appeler un désarmement consulaire, dans le sillon tracé par son homologue rwandais, Paul Kagamé. C’est la preuve que, même à petites foulées, l’intégration africaine, chantée sur tous les toits, voire fantasmée, depuis des décennies  peut être une réalité. De Nkrumah à Talon en passant par les Senghor, Touré, Sankara, Kadhafi, Nyerere et autres, l’intégration africaine, à défaut de l’érection des Etats unis d’Afrique voulue par quelques idéalistes, a toujours constitué une quête permanente, même si dans la plupart des pays, les pratiques juraient avec les professions de foi. Combien de fois en effet des Africains ont-ils été expulsés, manu militari, et souvent après des sévices de toutes sortes, d’autres pays africains où ils pensaient trouver la quiétude ? Ce fut d’ailleurs le paradoxe du guide libyen, Mouammar Kadhafi, qui, tout en poursuivant ses rêves d’unité africaine, renvoyait régulièrement chez eux «ces négrions» (Maliens, Nigériens, Burkinabè, Sénégalais, etc.) qu’il ne voulait pas sentir. Et que dire de l’Afrique du Sud qui a pratiqué il y a quelques années cette chasse aux étrangers alors même que sa ressortissante Dlamini Zuma était à la tête de la Commission de l’Union africaine ? Et que dire encore de la prétendue Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) ? Une Communauté dans laquelle pourtant il faut un sauf-conduit pour passer d’un pays à l’autre, contrairement à l’Afrique de l’Ouest et à la CEDEAO où, quoiqu’on dise, le désir d’intégration, de vivre ensemble est quand même beaucoup plus ancré.
Des Talon et des Kagamé, il en faut donc encore et encore pour briser ces murailles érigées par la colonisation et mettre fin à ce nationalisme ombrageux qu’on observe bien souvent dans de nombreux pays.
 
Mohamed Arnaud Ouédraogo   

GENERATED_OK



publicité

FIL INFO

6 novembre 2025

Maroc : un prêtre français accusé d’avoir sexuellement exploité des mineurs guinéens

6 novembre 2025

Allemagne : Prison à vie pour un infirmier coupable du meurtre de dix patients

6 novembre 2025

Félix Tshisekedi : « Sans justice climatique, il n’y aura pas de justice sociale durable »

6 novembre 2025

Burkina Faso : Le ministère de la communication impose un code vestimentaire traditionnel aux journalistes

6 novembre 2025

Le Hezbollah rejette toute négociation avec Israël, affirme son droit à se défendre



Fanico

4 novembre 2025
Notre Mamadi Doumbouya qui êtes aux cieux !
Magaye GAYE 29 septembre 2025
De l'importance du protocole dans les relations internationales
Koffi Banh 25 septembre 2025
C’est un devoir, un engagement envers nos enfants
Thierry Coffie 3 septembre 2025
Ce que peu de gens savent de la relation entre le Jeune Capitaine Thomas SANKARA et le MORO NABA.


Annonces
publicité
publicité