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Pourquoi les camerounaises aiment-elles tant les blancs ?

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A ce jour aucune étude comparative et pertinente ne l’a clairement établi mais on peut se le dire : les camerounaises ont plus tendance que leurs consœurs africaines à se caser avec des hommes blancs. Bien entendu, le but ici n’est pas de faire le procès des couples mixtes « franco-camerounais » car au fond, l’amour se fiche bien des appartenances ethniques, sociales ou religieuses. Le regard se porte davantage sur cette part importante des femmes camerounaises pour lesquelles le caractère « BLANC » reste verrouillé parmi les critères de choix en matière d’hommes. Celles pour qui, même dans un contexte économique meilleur, il est « hors de question de se poser avec un noir, qui plus est camerounais » alors qu’en vérité ce n’est pas seulement « tout sauf un mari noir », mais carrément « un mari blanc ou rien ». 
 

D’emblée, arrêtons un peu les balivernes: la quête du mari blanc à tout prix n’est pas le fait TYPIQUE DES CAMEROUNAISES. Le phénomène se répartit sur l’ensemble de l’Afrique noire où beaucoup de femmes perçoivent en l’homme blanc un confort social, administratif et économique. Bien que la réalité se révèle souvent toute autre, c’est connu : le bonheur à la peau blanche. Et si les cybers camerounais sont pris d’assaut par ces femmes au Cameroun plus qu’ailleurs en Afrique, j’ai presque envie de répondre que c’est peut-être parce que les camerounaises sont plus nombreuses à savoir (bien) manipuler les ordinateurs. Mais nous savons très bien que ce n’est pas (seulement) ça et que ce n'est pas tout à fait la sujet ! Les questions seraient donc : pourquoi les camerounaises sont plus nombreuses que les autres sur le marché? Pourquoi sont-elles plus disposées à épouser des hommes blancs? Et pourquoi le font-elles le plus?
 

Un héritage de la colonisation
 
Après la décolonisation, le blanc représente le succès et quiconque l’approche s’assure d’intégrer l’élite du pays. A ce titre, partir à l’étranger c’est asseoir son statut de riche. Ainsi, les familles les plus aisées n’hésitent pas à envoyer leur progéniture étudier en Europe tandis que les plus modestes misent sur la bourse accordée aux étudiants les plus méritants. Quoiqu’il en soit, à leur retour, ceux-ci occupent des postes bien placés et incarnent les gendres idéaux pour les familles. Les jeunes filles sont alors incitées à trouver les « fils de capo », qui va progressivement se transformer et limiter au mari blanc avec la baisse de l’attribution des bourses. Aujourd’hui encore, l’impact des familles étant toujours important dans le choix de vie des jeunes camerounaises, il n’est pas rare de les voir chercher leur « bon blanc » aux frais de leurs familles qui les encouragent. 
 


Une contribution plus qu’importante de la part (non) religieuse
 
Avec près de 34% de catholiques, 20% de musulmans, 17% de protestants et non pas moins de 26% de pratiquants de religions animistes, le Cameroun est l’un des rare pays d’Afrique ou le Droit n’est pas d’essence religieuse. Contrairement, aux Etats musulmans, la femme y est « libre » de choisir son mode de vie, du moins en théorie. Une camerounaise en quête de « son blanc » aura donc plus le sentiment de se soumettre au jugement de ses compatriotes plutôt que de braver un interdit (nda : selon le droit musulman, une femme ne peut épouser un prétendant non musulman par exemple). Il va donc de soi que la morale commune au Cameroun se base sur des principes laïques, garantissant normalement l’autonomie et l’indépendance des femmes. Cependant, elle reste tout de même soumise au droit traditionnel, caractéristique à chaque ethnie.




Un phénomène qui varie selon les ethnies
C’est un aspect qui lorsqu’il est évoqué  installe un certain malaise tant il peut très vite revêtir un caractère tribaliste. Pourtant, les constats montrent que le phénomène touche essentiellement les femmes du centre, précisément Beti (nda: je suis moi même Beti, juste pour précision). Le Nord est en effet resté musulman du fait que, difficilement accessible, les puissances coloniales durent exploiter les structures locales pour diffuser la scolarisation. Les populations s’y sont donc préservées de l’influence coloniale. A l’Ouest, les Bamilékés sont une ethnie souvent comparée à la communauté juive, d’une part parce que ce sont de très bons commerçants, mais surtout parce que ce qu'ils constituent une communauté très fermée. L’identité bamiléké ayant survécu à la colonisation, la pratique des rites mortuaires typiques comme le culte des crânes exclut d’emblée quiconque n’appartient pas au groupe ethnique. Quant aux Sawa, peuples côtiers, ils jouissent d’emblée d’une position favorable lors de la colonisation dans la mesure où ils servaient d’intermédiaires entre les européens et les populations de l’intérieur, ce qui permit d’asseoir leur hégémonie et donc de subir une "influence plus ou moins maîtrisée". Les Beti, communauté à l'origine ouverte cette fois-ci, semblent donc être parmi les seuls dont la colonisation ait considérablement altérés "l'identité".

 
D’où la « pseudo-modernité » des femmes camerounaises

Au vu des points précédemment évoqués, la femme camerounaise apparaît donc à la base comme une femme indépendante et autonome, tout de même tenu en joug par l'influence de son entourage. Orientée par celui-ci, elle devrait pouvoir choisir la trajectoire qu’elle  désire sans véritable obstacle comme la religion. A cela, on peut ajouter son caractère « moderne »auquel à fortement contribué le formatage ayant eu lieu durant la colonisation. Dès les premières migrations, les camerounaises vont effet se distinguer par le taux élevé d’alphabétisation, leur rejet manifesté de la polygamie et même par le fait qu’elles arborent moins que les autres africaines, le pagne. D’ailleurs, elles iront jusqu’à reprocher aux sahéliennes de porter le pagne trop souvent, en dehors des festivités familiales et autres occasions spéciales. 



La femme camerounaise : femme rebelle et entrepreneuse?
 
Concrètement, si vous demandez à une camerounaises, fière de « ne croquer que dans du blanc », le pourquoi du comment, elle vous répondra à coup sûr que c’est « parce que l’homme noir lui en a fait voir de toutes les couleurs ». Mais dans quel pays d’Afrique les femmes ne diraient-elles pas ça de leurs hommes ? Et bien pour beaucoup de camerounaises, dans les autres pays d’Afrique, c’est surtout parce que les femmes « acceptent leur situation » à l’inverse des camerounaises. Ainsi, les camerounaises rechercheraient donc le mari blanc d’abord pour boycotter l’homme noir réputé  « brute » , « infidèle » et j’en passe (Nda: vous remarquez aussi que c'est tout sauf une question purement physique. Ce n'est en effet pas comme si elles se retournaient systématique sur le moindre blanc). Elles retrouveraient donc en l’homme blanc ce qu’elles n’arrivent pas à faire intégrer à leurs hommes. D’autant plus que, cela fera un autre débat, mais les hommes blancs attirés par les femmes noires, sont pour beaucoup très « maniables ». Toujours est-il qu’on peut se demander si c’est ainsi qu’elles comptent changer les choses. Par la fuite ? Surtout quand on voit beaucoup revenir (par "derrière") vers le noir parce que mine de rien, ça reste un « bon coup ».



En définitive
La femme camerounaise serait donc une femme indépendanteautonome, et qui prend les choses en mains pour s’échapper de sa situation plus ou moins « précaire ». De plus, allez savoir pourquoi, mais la camerounaise aime encore plus que les autres femmes que l’on s’occupe d’elle, d’où sa réputation de femme matérialiste et vénale. Ajoutez-y à cela le fait que la femme africaine, par définition est très mature, vous aurez une explication quant à la première moitié de l’écart d’âge  que l’on peut noter pour certaines, entre elles et leurs conjoints. L’autre moitié s’expliquerait par le fait que les « vieux la ramènent moins que les jeunes ». Ils auront plus intérêt à les couvrir de présents et de câlins (avec modération pour les câlins) car jeunes, elles peuvent plier bagages à tout moment. 

Ouverture:
Finalement, dans la mesure où pour BEAUCOUP de femmes africaines, le mâle africain est un « cas social » dont beaucoup « font avec », la différence entre les camerounaises et les autres ne serait-elle finalement pas que elles, « elles le font » ? Que elles, elles expriment (certes de la pire manière selon moi), leur « y en a marre » ?
Peut-finir en allant jusqu’à dire que la camerounaise compte parmi les plus émancipées en matière de gente féminine sur le continent noire ? (car c’est bien ce que certaines sous-entendent). Il est évident que l’on puisse se poser des questions quant à l’éthique d’une femme qui, ne pouvant « recadrer son homme noir », décide de se donner à défaut, à l’homme blanc. Mais au-delà de l’éthique, comment appelle-t-on le fait de décider de faire ce que l’on veut, en acceptant d’essuyer les critiques des « nôtres » et l’opinion publique ? (guidé par le fait que l’humain aspire d'abord à son confort et à sa tranquillité). 


Notes: bien entendu, l'article survole volontairement le passage sur l'impact de la colonisation sur les différentes ethnies, tant le sujet est plus complexe. Je n'ai vraisemblablement pas le savoir nécessaire pour l'aborder et me limite à l'essentiel. 
 



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