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Au Togo, en revanche, le célébrant du mariage est tenu d’informer les époux de leurs droits et devoirs. Il existe certainement des façons plus romantiques de débuter une union, mais les époux auront amplement de temps pour le romantisme ultérieurement. Dans le cadre d’une formation récente destinée aux célébrants, le Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D) a expliqué aux participants que le livret de famille, un document officiel que l’on reçoit lors du mariage, devait être remis aux deux époux. On pourrait penser qu’il s’agit là d’un simple geste symbolique, mais c’est bien plus que ça.
Au Togo, il y a seulement deux ans, le célébrant aurait remis le livret de famille au mari, en sa qualité de chef de famille (c’est en effet l’époux qui a officiellement le pouvoir de prendre des décisions ayant trait à la famille). Mais, depuis 2014, la loi confère la fonction de « chef de famille » aux deux époux, instaurant davantage d’égalité entre eux. Cette évolution a fait suite à diverses réformes juridiques qui vont dans le sens d’une plus grande égalité entre hommes et femmes. En 2012, le Togo a revu sa législation afin de permettre aux deux époux de choisir ensemble le domicile familial et de s’opposer légalement à ce que l’un ou l’autre travaille s’ils pensent que c’est contraire à l’intérêt de la famille. Avant cette réforme, c’était le mari qui choisissait unilatéralement le domicile et il pouvait même interdire à sa femme de travailler.
La formation destinée aux célébrants de mariages faisait suite à un atelier organisé à Lomé par la Banque mondiale, le GF2D et l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI). L’équipe Women, Business and the Law de la Banque mondiale a mis en place cet atelier pour aider les participants issus de la société civile à comprendre quelles pouvaient être les conséquences économiques des lois qui opèrent une discrimination fondée sur le sexe.
Je suis contente de m’être mariée à Washington D.C., et non au Cameroun où seul le mari a le droit de gérer les biens matrimoniaux. Au Togo, les femmes ont aussi des raisons de se réjouir. Grâce aux réformes juridiques, et aux efforts concertés pour informer les femmes de leurs droits conjugaux, les Togolais relaieront bientôt ces enseignements Sud-Sud dans le but de promouvoir l’égalité des sexes.
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COMMENTAIRES
Publié le :
1 octobre 2017Par:
Lago TapeCette nouvelle loi sur le mariage fait partie des exigences du Programme d’aide américain, Millenium challenge corporation (MCC), auquel la Côte d’Ivoire est éligible, dans la lutte contre la pauvreté. Le Togo aspire aussi à devenir éligible au MCC et suit ainsi donc les traces de la CI en ce qui concerne la loi sur le mariage. Les pays comme le Burkina-Faso ou le Sénégal, qui ne sont pas plus « émancipé » que la Côte d’Ivoire en matière de droits des femmes ont adopté aussi (MCC oblige) ces mêmes lois sur le mariage. Évidemment. La gestion du foyer à « double culotte » continue de faire couler beaucoup d’encres et de salive. Pointées du doigt, de plus en plus, les femmes essayent de recadrer le débat. « L’homme avait « en tant que chef de famille » à lui seul l’entretien du foyer (de par la loi). Aujourd’hui, avec la nouvelle loi, l’homme et la femme doivent aussi se partager les charges de la maison (égalité oblige). Est-ce que la loi se traduira dans la réalité par un changement de comportement au sein des couples africains (togolais, ivoiriens, sénégalais, burkinabés…) conformément à la nouvelle loi sur le mariage ? Je ne crois pas que la femme africaine deviendra guindée dans le foyer, à cause de cette nouvelle loi sur le mariage. Nous savons tous comment beaucoup de femmes africaines et beaucoup de nos mamans se saignent pour nourrir leur famille et cela sous l’ancienne loi dans laquelle cela était la responsabilité exclusive de l’homme (et non pas de la femme). Avec la nouvelle loi, ce qu’il faut, c’est que l’homme et la femme dialoguent encore plus dans le cadre du mariage, qu’ils communiquent de manière consciencieuse, dans la gestion courante de leurs « affaires». D’autant plus que nos pays africains ont introduit ces nouvelles lois sur le mariage (tout juste) pour être éligibles au MCC sans faire (suffisamment) de sensibilisation en amont pour (mieux) éduquer nos populations.PLUS D'ARTICLES
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Publié le :
1 novembre 2017Par:
Elise Ouedraogo