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Touré Adama lance un ultimatum à Gaoussou Touré

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Le président de la Coordination Nationale des Gares Routières de Cote d’Ivoire a organisé ce samedi 16 juillet 2016 une conférence de presse dans la sale de réunion de sa structure. Au cours de celle-ci, devant de nombreux journalistes de la presse aussi bien nationale qu’internationale Touré Adama a fait un diagnostic des actions du ministre des transports Gaoussou Touré depuis sa nomination. Non content du rendement de ce dernier, il l’a, à travers un ultimatum invité à la démission. Ci-après, le contenu complet de sa déclaration.
 

Après une décennie de crise militaro-politique et une crise postélectorale des plus violentes en 2010, le président Alassane Ouattara a accédé au pouvoir le 06 mai 2011. Au lendemain de cette accession, il a annoncé sa volonté de voir la Cote d’Ivoire hissée au nombre des pays émergents à l’horizon 2020. L’un des 1ers jalons de cette course à l’émergence fut la formation d’un gouvernement de missions.
Ainsi le 1er juin 2011, sa 1ère équipe gouvernementale fut formée, et le vaste département des Transports a vu nommé M. Gaoussou Touré  à sa tête.
Les attentes des acteurs du secteur du transport routier étant nombreuses, en raison des effets pervers de la crise annoncée, la nomination d’un opérateur économique à tête de leur département a suscité un espoir de voir la pagaille, la pauvreté ambiante lui tourner dos.
Dans une série de rencontres avec les acteurs et la presse, le ministre des transports a annoncé des grands chantiers.
05 années après sa nomination, force est constater que l’espoir a cédé la place au désespoir, l’illusion à la désillusion.
Nous en avons pour preuves :

I) Au titre du renouvellement du parc autos
Le renouvellement du parc auto avait été annoncé en fanfare pour un coup global de 750 milliards de fcfa, pour 50 000 véhicules toutes catégories en 05 ans.
Pour donner la preuve de cet engagement, le mercredi 25 aout 2011 à la gare routière ‘GBEBA’ d’Adjamé, le Ministre des Transports en personne a remis 12 véhicules à des transporteurs avant de les récupérer tout juste après la cérémonie pour des raisons que nous ignorons, toute chose ayant suscité le courroux des acteurs.
Jusqu’à cette date aucun véhicule n’a été remis à un transporteur dans le cadre de ce renouvellement.
Pire, selon des sources proches de la structure en charge du renouvellement du parc autos, une flotte d’une centaine de véhicules dont des taxis serait en passe d’être livrée à des proches du Ministre des transports.
La Coordination Nationale des Gares Routière (CNGRCI) s’en convainc que le copinage guiderait la distribution de ces véhicules, et prend l’opinion nationale et internationale à témoin.
Rappelons que lors de la décennie de crise, des membres de la CNGRCI avaient perdu une trentaine de véhicules par le fait d’activistes politiques. La promesse d’un dédommagement avait été faite alors par les autorités en place. L’administration étant une continuité, la logique aurait voulu que le Ministre Gaoussou traite ce dossier avec diligence, mais hélas.
L’état de vieillissement du parc auto étant très avancé, avec son corollaire de danger sur la vie des populations, nous demandons à l’Etat de tout mettre en œuvre pour concrétiser ce projet.
II) Au titre de la construction de gares routières à Abidjan et dans tous les chefs-lieux de régions du pays
Il est à rappeler que dans le cadre de la réalisation d’infrastructures modernes, promesse de la construction immédiate de la gare routière interurbaine et internationale d’Adamé avait été faite. Et que pour convaincre les acteurs qui attendaient depuis des lustres ces infrastructures ;
-le jeudi 25 juillet 2013 à Adjamé, à la faveur de la pose de la 1ère pierre de la nouvelle gare routière interurbaine et internationale d`Abidjan, le Ministre a assuré devant le président de la République et la nation entière, que cette gare sortirait de terre, avant fin 2015, et que dans tous les chefs-lieux de régions du pays des gares ultra modernes sortiraient de terre,
-le mercredi 7 octobre 2015 (02 ans apres), au lancement des travaux de construction, le ministre a encore indiqué que cette gare routière serait livrée dans 2 ans.
Jusqu’à ce samedi 17 juillet 2016, c’est la broussaille qui s’est emparée des lieux, les ferrailleurs y reviennent subtilement et progressivement, sonnant le glas du désespoir des transporteurs.
Ce désespoir est d’autant plus grand, qu’au lieu d’assouvir les ambitions des routiers, des actions souterraines sont menées, visant à nous exproprier les gares dans lesquelles nous exerçons actuellement, et qui nous avaient été arrachées antérieurement sans dédommagements.
La CNGRCI annonce ici et maintenant, qu’elle ne va jamais accepter cette expropriation, d’autant plus que pour elle, c’est une question de vie ou de mort.
A priori, la construction et l’aménagement des gares routières sont du ressort de l’Etat à qui les transporteurs payent toutes leurs taxes.
Au regard des investissements de l’Etat à l’aéroport, au port, et aux chemins de fer, les routiers ivoiriens concluent qu’ils sont l’objet d’une méprise.
III) Au titre de la reforme du permis de conduire
Pour soutenir ce chantier, le ministre Gaoussou, a pointé du doigt à coups de coup de matraquages médiatiques :
-la fraude aux examens de code et de conduites,
-la falsification,
-les accidents routiers,
-l’inexistence de données dans les puces de l’ancien permis,
-le racket, bien que les acteurs aient demandé au préalable et vainement les états généraux du secteur.
Aujourd’hui, l’opérateur de l’édition des derniers permis a catégoriquement démenti les insuffisances à lui reprochées par le ministre, la somme moyenne de 20 000 fcfa est toujours discrètement exigée pour le passage des examens à la DGTTCI, en plus des taxes de l’Etat, les accidents routiers pour cause de défaillances humaines sont en nombre croissant……..
Toute fois, les transporteurs routiers ivoiriens réitèrent leur remerciements au président de la république pour la mesure de suspension de la reforme du permis de conduire et de la restitution des montants de surfacturation de la CIE.
 

IV) Au titre de la lutte contre les ‘banalisés’
Le mercredi 28 aout 2013 sur sa page facebook, après 02 jours de grève des taxis-compteurs, notre ministre de tutelle confessait en ces termes : “la concurrence déloyale des véhicules banalisés et leurs conséquences sur l’activité des professionnels des transports, la non application du protocole d’accord signé le 02 novembre 2012 avec le ministère de tutelle, devant interdire l’exercice du transport aux véhicules banalisés……. étaient à l’origine de cette grève’’. Il a fait savoir que ce débrayage tirait fondamentalement son origine du sentiment qu’ont ceux-ci de l’arrêt des opérations de contrôle lancées par le gouvernement depuis le 15 juillet 2013. Il a rassuré les acteurs de sa ferme volonté à conduire ces opérations en vue de l’assainissement total et durable des transports terrestres.
Aujourd’hui du fait du nombre pléthorique et croissant des ‘banalisés’, et l’irruption des ‘taxis jet’ le secteur des taxis compteurs perd sa compétitivité, ceux qui sont mis en fourrière sont immédiatement libérés sur ordre du même ministre.
En effet que peut ce type de transport assujetti au payement régulier des taxes contre des prédateurs sans foi ni loi ne payant aucune taxe ?
Face à l’échec de la tutelle, devant ces ‘banalisés’ et ‘taxis jet’ les transporteurs exaspérés décideront dans les jours à venir, des opérations de protestations jusqu’à la libération totale de leur secteur de ces prédateurs.
V) Au titre de la lutte contre le Racket et tracasseries routières
Le mercredi 14 septembre 2011, à l’auditorium de la Caistab, au Plateau lors du lancement des activités de lutte contre le racket, le ministre des Transports a indiqué que le gouvernement ne ménagerait aucun effort pour éradiquer le racket, sanctionner et radier tous les contrevenants des effectifs des forces de sécurité. Il a instruit l’OFT (Observatoire de la fluidité des transports) à mener immédiatement des actions de démantèlement des barrages illicites sur l’ensemble du territoire national.
Et pourtant selon les derniers chiffres fournis par l’OFT à son dernier séminaire à Bassam, le racket et autres tracasseries routières ont de plus bel refait surface notamment sur les axes secondaires, et avec un point d’honneur sur l’axe Abidjan/Noé. Ce racket s’évaluerait à plusieurs milliards de fcfa/an.
Sans euphémisme la CNGRCI annonce l’échec du ministère des transports dans sa politique de lutte contre le racket et autres tracasseries routières.
En conséquence, elle exige une implication effective de l’Etat, en vue d’y mettre immédiatement un terme.
VI) Au titre de la censure de la CNGRCI par la télévision d’Etat la RTI
Après notre saisine de la HACA et une séance de travail avec cette institution le mercredi 28 janvier 2015, promesse ferme avait été faite de nous ouvrir les antennes de la télévision d’Etat la RTI dont nous tous payons les redevances.
Malheureusement jusqu’à ce jour, par le fait de querelles de personnes visant à nous faire taire, nous sommes toujours l’objet d’une censure injustifiée.
Nous en appelons au bon sens des responsables de cet organe en vue de la levée de cette censure.
VII) Au titre de l’état des routes, et des opérations de contrôles techniques automobiles,
Nous faisons le constat du contraste entre la haute technologie avec laquelle les opérations de contrôles techniques automobiles sont effectuées et la dégradation générale de toutes les routes urbaines et rurales. Cette dégradation étant la principale cause de la défaillance technique de nos véhicules, un zèle sans précédant entoure désormais les opérations de contrôles routiers notamment sur les pistes secondaires ou s’est rabattu un nombre important de véhicules pour cause de péage sur l’autoroute.
Face à ce contraste, la CNGRCI indique qu’on, ne devrait pas tenir rigueur aux routiers dans le cadre des contrôles techniques automobiles, et ceux réalisés par les forces de sécurité commises aux contrôles routiers.
VIII) Conclusion
Faces aux multiples promesses non réalisées du ministre des transports,
face aux conditions exécrables dans lesquelles nos acteurs opèrent,
face au refus de la tutelle d’engager des discussions saines et objectives sur tous les sujets du secteur avec nous,
face à la corruption morale spirituelle de la tutelle se manifestant par des financements de départ de responsables syndicaux aux lieux saints religieux, en vue de les contraindre au silence,
face à la persistance de sa politique d’exclusions des acteurs,
en somme, face à l’échec de la reforme du secteur du transport routier ivoirien, après 05 ans d’exercice,
La Coordination Nationale des Gares Routières de Cote d’Ivoire demande :
1) un audit de la gestion du ministre des transports Gaoussou Touré  depuis sa nomination,
2) la restitution immédiate à leurs destinataires présentés à la nation entière le mercredi 25 aout 2011 à la gare routière ‘GBEBA’ d’Adjamé, les véhicules à eux octroyés,
3) la restitution entière et immédiate aux usagers de tous les montants versés dans les caisses de l’opérateur QUIPUX à la faveur de ce renouvellement de permis, pour une question de justice, et pour ne pas faire 02 poids et 02 mesures,
4) des explications immédiates à la nation relativement au blocage de la construction de la nouvelle gare routière, à son échec dans le combat des véhicules banalisés
5) la levée de sa censure par la RTI

6) LA DEMISSION DU MINISTRE DES TRANSPORTS POUR INSUFFISANCE DE RESULTATS si ces revendications ne connaissent pas un début d’application dans une semaine.
La Coordination Nationale des Gares Routières de Cote d’Ivoire fait la doléance à Son Excellence, le président de la république d’une rencontre avec les acteurs, en vue d’un échange sur les principaux sujets du secteur.
Fait à Abidjan le 16 juillet 2016
Pour la CNGRCI
le Président Toure Adama
 
 



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